Hier tu m'as dit , en passant la porte, que l'ombre de ta naissance était un poids dont jamais tu n'étais parvenu à te libérer. Alors nous nous sommes assis sur le grand canapé de cuir fatigué et j'ai pris ta main en nichant ma tête contre ton épaule. Je sentais ton esprit voguer sur une mer de confusion et j'aspirais tellement à te sentir en paix avec toi-même .
Nous nous connaissons depuis un mois seulement.
Nos regards s'étaient croisés sur la piste de danse du "Flamingo", ce vieux dancing poussiéreux du Casino de la plage. Nous avions ensuite déambulé jusqu'au petit matin, les pieds nus au bord des vagues. Cette marche au hasard aurait pu continuer sans fin.
Depuis, nous sommes l'un à l'autre, avec l'espace du vent entre nous. Peu de mots, juste nos cœurs accordés.
Mais maintenant, ce mur mouvant qui palpite en toi, je la sens , cette ombre, le souvenir absent de cette mère inconnue et tant aimée.
Je tiens ta main, n'aie pas peur, mon amour,
Demain est un autre jour.
Texte écrit lors d'un atelier d'écriture , Festival Voix Vives 2023, sète