jeudi 30 juin 2011

Souvenir informe





En tranches superposées
Des souvenirs à demi effacés
Sont tombés du livre entrebâillé:
Saisir la part d'ombre 
Si douce à caresser d'une main nonchalante.
Quand la chaleur d'été ondule en vagues 
Les nuits clignotent de lumières fugaces
Et des fragments de chansons nous reviennent,
Sur lesquelles on dansait au temps des jupes à carreaux 
Et des tuniques indiennes jaune safran brodées de fleurs rouges,
Quand rien n'avait encore vraiment commencé. 
Les yeux noirs aux cils courbés,
Cette fille à la voix rêche,
Mais aux sandales dorées,
Tu l'as faite tourner sous les étoiles.
Le guitariste jouait n'importe comment 
Avec bien trop de réverb
Et le batteur à contre-allure,
Poum Tchak, Poum Tchak!
Vraiment un groupe de merde.
Pourtant personne n'était obligé de rester à écouter.
La grand-mère assise avec son sac à main sur les genoux
Surveille une petite jeune-fille un peu godiche 
Elle l'a accompagnée au bal de la fête
Sinon, pas le droit d'y aller
Y' a trop de gars mauvais genre dans nos villages .
J'avais fermé les yeux d'épuisement en espérant mieux
Les pieds suivent le tempo
Sans qu'on y fasse grand chose,
Juste ne penser à rien.
Les mobylettes trafiquées font trop de bruit autour de la place.
J'avais mis la robe bleu très foncé.
Il ne s'est rien passé.


13 commentaires:

  1. De nos rendez-vous manqués avec le destin... :~)

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  2. Il ne s'est rien passé, et pourtant tu t'en souviens.

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  3. les souvenirs fictifs sont souvent plus amusants que les vrais.. et tresser le réel avec l'imaginaire en un écheveau de mots est d'une facilité confondante quand viennent les jours d'été ..

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  4. Une soirée de rien, mais un texte que l'on retient.

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  5. Bleu safran, fleurs brodées, rouge mobylette,jaune de balloche emmerdant mais une ombre, dans l'ombre, peut être

    Tu as aussi l'art pour parler des tissus et des vetements, j'ai remarqué, tu les habites et les fait vibrer. Costumière de mots

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  6. Tresser le réel et l'imaginaire : voilà tout ce que j'aime faire dans la prairie (et dans la vie en général aussi). Je profite de ton très beau billet sur le pétunia blanc pour te donner des nouvelles des volubilis : ils poussent, ils poussent ou plutôt devrais-je dire ils grimpent, ils grimpent !

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  7. Lôlà que c'est beau costumière de mots !

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  8. Stéphanie:
    la bourrache a été semée , mais peut-être un peu tard car tellement débordée à un moment que très peu au jardin...mais je surveille ... te dirai quoi.

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  9. Laure de boiseline:
    Merci pour tant de compliments!!
    mais c'est trop!!

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  10. Andiamo:
    rien+rien+rien ça en fait des souvenirs parfois!!

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  11. Délicieusement années 70 ce souvenir...rien n'y manque. J'ai replongé dans mes quinze ans.Il me semble entendre le vrombissement des insectes sur la place du quatorze juillet, mêlé à celui des mobs. Ma jupe à carreaux virevolte et mes petits seins de bakélite s'agitent.

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  12. Je ne réponds pas à ton texte mais à la méga-géniale-super-extra-cool photo que tu as mise en marge........
    Pure et belle image du bonheur!!!!
    Je te fais des bises de mamie à mamie et profite de la vie!
    (Je vais voir mon Loulou et ses parents dans deux jours! YES!)

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  13. Maintenant que j'ai lu ton texte, je prends conscience qu'il faut avoir un cœur gros comme ça (genre toi!) pour se souvenir de ces petits rien de la vie qui font qu'on vit!

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