jeudi 18 août 2011

TRAFICDART

Voici une vidéo du lieu de vie et d'exposition
D'un couple d'artistes espagnols 
JESUS et AMPARO






que nous avons eu la joie de rencontrer Chez Monique Barnouin
A Pierrelatte où elle possède et anime une galerie


Monique , elle même peintre , a le don d'accueillir les artistes ,
pour que le temps de leur exposition soit l’occasion privilégiée de rencontres et d'échanges .
Bonne visite à vous en ces deux lieux !




mardi 16 août 2011

Bête Seller "L'Homme aux yeux couleurs d'huitres" LA SUITE

Recommandation importante Avant de lire ce qui suit ,
C'est à dire ma contribution à cette improvisation littéraire
Hautement Frankesque et Fantasque , 
Initiée Mercredi dernier.
Veuillez cliquer sur le lien ci dessous

  LE BLOG DE FRANKIE PAIN

 Opération absolument indispensable
Pour reprendre le fil de notre histoire à quatre mains 
En allant remettre vos pendules à l'heure ,
Chez l'initiatrice et coordinatrice de ce délicieux délire
Du Lire et de l'Écrire..
Sachant que je viens après Seb Haton
et Frankie
et ensuite ...
Plongez!!
Elle devrait mettre le total nouvel épisode à 3 têtes ce soir ! 
(en fait ce matin,17 Aout très très tôt! )
Depuis , Laure a embrayé une suite gourmande ,
Tout est en rayon , colonne de droite chez Frankie,
Remontez au début , c'est fastoche ,vous allez vous lécher les babines!
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Pearl regarde vite sa montre jaune en plastique étanche : déjà 11h;
Elle n'ose pas tourner la tête derrière elle: Ce qu'elle entend suffit amplement à lui faire dresser les cheveux sur le crâne:
" MRROUING! KFSSS!" Et la galopade feutrée accélère. 
Elle visionne au mental toutes les babines, les dents , les moustaches , Elle qui kiffe normalos tous les chats de France et de Navarre, à rayures , à taches etc..,elle en a des sueurs froides: Tous ces poils en mouvement!




 Elle tressaute du palpitant. Vite! Ripe à droite, puis à gauche vers le centre piétonnier, manque de binguer grave contre un acacia du Japon, les lanières de ses sandales catalanes lui dégringolent du mollet, elle rebondit, affolée de l'épaule , le long de la devanture de la boulangerie "Chez Camille" où elle s'engouffre pour échapper à la meute féline.
Calme odeur de brioche à l'intérieur .
Dehors, derrière la vitrine, dressés sur leurs pattes arrière, les minets féroces alignent leurs museaux au ras des choux à la crème et des bavarois framboise. Des pattes griffues grincent contre la vitre. Certains matous se mettent  à sauter violemment contre la porte.

Madame Camille: "ah! Ça! Encore ces maudits Miaous des Rochers!
La mairie a décidé de les protéger! Patrimoine local qu'ils ont dit! Mais ce ne sont pas eux qui supportent les dégâts! Un chat ça va! J'adore! Mais 50 en troupeau, ça commence à faire! En plus, ils ont toujours faim! Vous verrez qu'un jour on aura un accident!
Bon, à part ça , qu'est-ce que je vous sers?"
Perle tousse, tousse et cligne des yeux, une poussière sans doute, et encore le souffle saccadé de sa course échappatoire!
"Euh! Un éclair au café" dit-elle.
Elle jette un regard de côté: Les chats ont disparu, le camion nettoyage est en train de passer dans la rue avec ses brosses rose-fluo et le vacarme a visiblement fait fuir ses poursuivants.
Elle paye son petit gâteau qu'elle engloutit immédiatement en sortant de la boulangerie pour se remettre de ses émotions . La voie est libre : elle remonte sans se presser la rue des Crécelles et s'arrête bientôt pour relacer correct les lanières de ses sandales.
Mais ça chatouille bizarre du côté du nez :
Elle fouille dans son sac trop grand: Un gouffre sans fond où elle transporte sa maison en raccourci, alors, le mouchoir à petits carreaux qu'elle a gardé par nostalgie de son Gilou enfui avec la coquine d'Oléron, elle a bien du mal à le trouver! Pourtant , l'affaire est urgente , elle sent monter pire qu'un éternuement, peut-être une allergie..Ouf!le tissu vaste et doux accueille le bruit assourdissant de l'explosion nasale qui la laisse pantoise et larmoyante . Mais aussitôt, un haut le cœur la saisit: Un corps d'huitre couleur d'aigue- marine git au creux du linge de l'amant perdu . Se peut-il qu'elle ait avalé ce mollusque à son insu, en une fausse route pernicieuse et qu'il ressorte ainsi propulsé par ses sinus agressés...?
Pourtant, durant l'étrange face à face avec l'homme aux yeux pairs, elle est certaine de n'avoir en rien touché aux coquillages offerts sur cette immense assiette vert émeraude . A moins que.. Les yeux envoûtants avaient capté les siens en une douce mélopée de regard désirant, les pupilles si noires au milieu des volutes vertes et brunes comme une huile capiteuse. Elle s'était sentie aspirée malgré elle par la voix grave, les mains voletant au dessus des coquilles, la belle bouche charnue gobant sans cesse les délices de la mer tandis que le pied nu aux orteils insidieux explorait son creux poplité en émoi..

Pleine de répulsion, elle saisit ,avec un rictus dégouté, le lambeau gluant pour le jeter en pâture aux oiseaux de mer: Mais soudain, elle sent sous ses doigts une petite masse dure, un os dans l'huitre???Une hérésie transgénique? Son instinct de chroniqueuse lui agite la clochette sous le nez. D'un index habile elle fouille la chair décrépite et dégage une perle de belle taille à l'éclat laiteux . Frottant d'une main l'objet contre sa poche-poitrine, elle expédie de l'autre, le cadavre direct au caniveau.
Ce faisant, elle a senti craquer sur son sein gauche la carte glissée précédemment . elle l'extirpe tout en remarquant au toucher le rythme désordonné de son cœur d'oiselle pintadine ... Les aventures prennent, ce matin , une tournure propre à échauffer ces jours de vacances tardives.
Dans sa main gauche , le bijou sauvage repose tiédeusement au creux de la paume. La carte un peu gondolée du séjour poitrinaire est ainsi libellée, sur fond turquoise profond : 

AMBROISE MALIGNON
Séduction Animalière
Apprivoisements en tous genres.

Suivent une adresse et un contact téléphonique.
Sentant un léger picotement au niveau de sa cheville, elle s'assoit sur l'un des bancs de la promenade , toute émue par sa trouvaille perlière.
La robe étroite rendant la manœuvre malaisée, elle ôte quelques boutons du bas et, croisant les jambes, elle examine de plus près sa cheville droite: La peau blanche porte une fine marque circulaire, une sorte de tresse légèrement en relief, comme si le contact de la queue du gros chat mangeur de crevettes avait laissé une empreinte brûlante . Se retenant de gratter cette démangeaison potentielle, elle place soigneusement dans son porte monnaie, la perle éternuée.
"Soigner au plus vite cette brûlure!" se dit-elle. Marchant vers la place Neuve, elle entre dans la première pharmacie . Un carillon à l'ancienne retentit, l'espace de l'officine ,plutôt sombre, est coupé par un immense comptoir de bois lustré.


 
 Les rayonnages chargés de médicaments montent jusqu'au plafond orné de caissons peints de scènes mythologiques, mais il est si haut qu'elle ne peut guère en voir les détails. Un homme moustachu a surgi du fond de la boutique et attend qu'elle s'avance vers lui.
"Je voudrais une pommade apaisante pour une brûlure" dit Pearl en posant son sac-polochon à rayures berlingot sur le bois luisant du comptoir. "Oh! Mais une brûlure, ça peut être grave! Pouvez-vous me montrer, je vous prie?" Dit-il en passant de son côté. Il l'invite à s'assoir sur une banquette , et elle tend sa jambe droite en désignant la cheville .




"Très curieux! comment diable vous êtes-vous fait cela?
-Un chat m'a attrapée avec sa queue!" Tout en disant ces mots , elle en ressent toute l'absurdité: Qui pourrait bien croire pareilles sornettes?
Mais la tête au crâne dégarni se relève brusquement et le pharmacien lui lance un regard amusé "Vous n'avez pas l'air d'une souris verte, pourtant! 
-Oui! mais j'ai horreur des huitres, c'est pour ça! On a voulu m'y obliger!
-Mais à quoi?
-A en manger! c'est ce chat qui m'a capturée par la cheville, ce n'est pas compliqué tout de même! Et puis ça ne vous regarde pas! Donnez-moi une pommade et je me débrouillerai!" Pearl s'énerve un peu en parlant, elle a envie de partir de cet endroit étouffant .
L'homme lâche la jambe légère, non sans avoir laissé glisser ses doigts sur la peau douce.
Il s'éclipse entre les étagères et revient avec un tube dans une boîte cartonnée: " Grycoline" , ce sera parfait pour ce que vous avez!"
Il toussote et renifle en la toisant de haut en bas d'un œil quasi lubrique " Je serais vous, j'éviterais de manger des coquillages près du phare , ce n'est pas un endroit pour les demoiselles en vacances!
-Mais je vous ai dit que  JE NE MANGEAIS PAS DE COQUILLAGES!!
-D'accord, mais si vous avez vu un chat qui mange des crevettes..."
Pearl a de plus en plus chaud, et le bracelet cuisant de sa cheville est à la limite du supportable. Elle ouvre son porte-monnaie pour régler son achat, et dans sa précipitation, laisse échapper la perle qui se met à rouler sur le comptoir jusqu'à la main du pharmacien qui la cueille avant la chute.




"Hmm! Beau spécimen! Cela fait bien longtemps que je n'en ai vu d'aussi grosse! Trouvée dans une huitre, je suppose?"
Il émet un couinement et un clappement de langue en lui tendant le trésor  miniature .
"Faites attention, vous qui avez horreur des plateaux de fruits de mer, peut-être êtes vous aussi allergique aux perles? Enfin! Si c'est les cas , sachez que je suis preneur au prix que vous fixerez, ou bien , si vous préférez , j'ai en rayon d'excellents antihistaminiques en comprimés ou gélules. Car il serait dommage de priver un si joli décolleté de parures nacrées."
Pearl en a assez de ce manège sournois de lorgneur aux mains moites.
Elle saisit la petite sphère opaline, fait claquer le fermoir de son porte-monnaie pour la mettre en sureté . " Merci pour tout, au revoir Monsieur!" dit-elle d'un ton sec.
Elle franchit le seuil de la pharmacie avec soulagement.
Le carillon résonne dans son dos.
Le ciel est sans nuages et les mouettes se poursuivent en criant au dessus de la plage.
Pearl s'engage dans la ruelle conduisant à son logis vacancier.
Elle a très faim, malgré l'éclair au café.
C'est normal, Midi sonne à l'horloge de la mairie.

Le lieu sombre



Les vitrages de la boutique sont poussiéreux
La porte tinte quand on la pousse
Un vieux carillon suspendu égrène quelques sons cristallins.
Le carrelage frais 
Les boiseries sombres des rayonnages
Le parfum particulier du lieu:
Plantes anisées, épices poivrées
Humidité des vieilles pierres,
Avec une pointe vinaigrée.
Un épais silence règne .
De grands bocaux anciens dans une vitrine:
Breuvages et élixirs,
Philtres et remèdes
Depuis longtemps périmés
Allument de leurs couleurs pâlies
La pénombre où voltige une poussière fine
Dans les rais de lumière ayant pu se faufiler
A travers les lamelles du store déglingué .
Je ne viens ici que pour deux choses:
-Les bâtons de réglisse en bois,
A mâchonner en lisant sur un banc du square 
le livre de poche chiné aux puces,
qui parle si bien des amours d'hier,
-Et les chapelets de cristaux de sucre candie couleur d'ambre ,à croquer au moment du café:
Les petites tasses à moka posées sur le plateau rond,
La table de métal un peu rouillé près de la balancelle,
On approchera les chaises,
Et l'air s’emplira des mots sans importance.

Posted by Picasa

vendredi 12 août 2011

L'homme aux yeux couleur d'huitres , la suite



Veuillez lire , en cliquant sur le lien , 
La suite de ces aventures conchicoles  ,
Chez Seb Haton,
Quatrième larron de cette écriture estivale:
Le verbe au Vert 


mardi 9 août 2011

L'homme aux yeux couleur d'huitre

Sur une proposition de Frankie Pain,

( cliquez sur le lien ci-dessous)


voici une page à inclure dans son Bête Seller
"L' homme aux yeux couleur d'huitre"

Elle l'avait aperçu ,un matin très tôt , alors qu'il marchait le long de la promenade de la mer . De dos il aurait pu ressembler à n'importe quel touriste : veste de lin froissé ,stature massive ,cheveux drus en mèches agitées par le vent .
Mais il tenait en laisse un très grand et gros chat noir et blanc qui avançait au même rythme nonchalant que son maître. De temps en temps , ce couple insolite faisait une halte pour admirer le rivage encore désert à cette heure, et c'est ainsi qu'elle pu voir le visage de profil .



Ce qu'elle vit lui donna envie d'un peu plus , d'autant que le chat avait tourné la tête au moment où elle passait à sa hauteur : son regard vert liquide profond au milieu du masque surprenant en raison des taches noires et blanches avait accroché le sien d'étrange façon .D'un pas rapide elle avait continué et traversé la chaussée pour se poster à distance , à la terrasse du Bar des Mouettes.C'était le moment de son premier café , elle profitait ainsi du paysage ,vierge de toute agitation parasite tout en mettant ses pensées du jour en ordre : la ligne mouvante de la mer gris pâle berçait et stimulait son introspection.
Mais aujourd'hui, tout cela était un peu perturbé par les deux silhouettes qu'elle apercevait au loin , progressant vers le phare.
Le café ne lui sembla pas aussi bon que d'habitude , elle l'avala trop rapidement ,en se brûlant un peu la langue. Elle se dit que sans doute , l’inconnu se dirigeait vers le bistrot de coquillages qui ouvrait dès 7h .
C’était le rendez-vous des habitués qui venaient engloutir leur dose iodée quotidienne ,pas un endroit chic, plutôt un comptoir à la bonne franquette.
Malgré toutes ces années ,elle n'avait jamais réussi à sauter le pas: l'idée d'absorber une créature vivante ,de la sentir descendre dans son estomac, la révulsait. pourtant , ce n'était pas faute d'avoir essayé , encouragée par Monique et Gérard , ses cousins natifs de Granville, chez qui elle résidait à chacun de ses séjours . Elle en avait été quitte pour une humiliante séance de vomissements , cachée dans les toilettes du restaurant .Rien à faire , les huitres , ce n'était pas pour elle.
C'est donc avec réticence qu'elle se mit à marcher vers la pointe rocheuse : L'homme au chat venait de s'installer effectivement à une table .Il avait posé sa veste sur le dossier de sa chaise, et portait une chemise bariolée ornée de perroquets . Le chat perché en face de lui faisait une consciencieuse toilette .



Elle buta contre une latte disjointe et en trébuchant, alla s'installer contre le mur , il y avait un petit vent frisquet et elle aurait du emporter un gilet. Elle commanda une assiette de crevettes roses avec un verre de vin blanc.Elle observa le serveur qui plaçait devant le promeneur un énorme plateau d'huitres, ainsi qu'une écuelle de crevettes décortiquées , visiblement destinée au chat.
Elle sursauta quand on vint lui apporter sa commande : Crevettes et pain beurré lui paraissaient soudain incongrues . Elle commença par une gorgée de vin , et au moment où elle levait son verre , l'amateur d'huitre se tourna vers elle " Bon appétit!" dit-il en souriant, puis ,saisissant une coquille , il en aspira bruyamment le contenu d'un air réjoui.
Légèrement nauséeuse , elle piqua du nez sur son assiette et se mit à décortiquer ses crevettes . 

vendredi 5 août 2011

Au clair de la lune


C'est quand la Nuit?
Il suffirait d'éteindre toutes les étoiles
Pour entendre battre le cœur du ciel sombre
Et sentir le vol furtif d' ailes invisibles.
Les nuages ont déversé l'eau violente
En gifles de pluie
Au seuil de phrases non formulées.
Le silence des champs odorants
Aux longues tiges couchées 
Comme un baume avant le sommeil.
Bientôt
Mi
Nuit.