lundi 21 septembre 2009

ROMAN-PHOTO : Gianfranco perdu dans ses réflexions aux confins des Monts Karas

Pendant que Fausta ,chaperonnée bien malgré elle par Ben le taxi-man tout terrain, est encore à la frontière de la Namibie, Gianfranco della Barbosa , talonné par l'équipe de Sergio, contremaitre de l'une des mines les plus prolifiques de la montagne de Karas s'est vu contraint de disparaitre momentanément .
A l'hôtel des Cascades , il avait aperçu dans le jardin l'âme damnée de Sergio ,Billy -Blanco ,surnommé ainsi car il était albinos .
Depuis l'entour loupe de la dernière transaction-diamants ( Gianfranco avait réglé seulement la moitié de la somme promise ) , les deux hommes et leurs comparses avaient bien juré de faire cracher ses dents au beau comte italien.....
Mais , toujours aux aguets , Gianfranco avait anticipé leur plan , et , le matin ,avait filé avec la camionnette du livreur de fruits ,laissant à Ben le soin de conduire Fausta en lieu sur : mieux elle en saurait , mieux ce serait pour sa sécurité.




Le maraicher était de la région de Warmbad , tout près des sources chaudes de AIS AIS .Ce village thermal accueillait les touristes rêvant de soigner leurs douleurs grâce aux vapeurs bénéfiques .
Les étendues d'eau , au beau milieu des terres arides avaient quelque chose de surnaturel ..
Gianfranco décida de rester quelques jours dans la famille de Zakh : la petite exploitation tenue par lui-même et ses enfants était assez florissante pour les faire vivre à leur aise : en témoignait la maison de bois peint , coquette , et les cultures irriguées par un astucieux système de vieux tuyaux , percés de petits trous le long des plantations..





Mais comment connaitre le périple de Ben et Fausta? il n'avait aucun moyen d'entrer en contact avec eux .
En cas de problème , il avait donné à Ben , qui avait toute sa confiance , suffisamment d'argent pour faire partir Fausta d'Afrique par l'aéroport de Windohek.
Finalement ,c'était peut être la meilleure solution,
il ne savait plus trop pourquoi il s'était embarqué dans cette romance un peu ridicule à son âge , il n'avait guère le loisir de roucouler ainsi ...
Le résultat était qu'il avait négligé nombre de ses affaires en cours et que celles-ci le rattrapaient en accéléré : il en était le seul fautif .







Le site de la mine appartenant à ce cher vieux Moretti n'était pas loin , caché dans un replis géologique des plus propice,
si ses comptes étaient bons , nous étions le.... 18 Avril , et normalement , le 20 ,son vieil ami vénitien serait sur place , car il venait ainsi chaque fin de mois , pour engranger sa récolte de pierres scintillantes , et en écouler une partie , auprès d" associés" occultes , ce qui lui permettait ainsi de dissimuler une grande partie de ses gains .....
Gianfranco était devenu l'un de ses meilleurs négociateurs , parvenant , par ses tours de passe-passe bien huilés à récolter le beurre et l'argent du beurre , sans y laisser jusqu'à présent une seule plume.
Le pseudo Comte ( qu'il n'était fichtre pas ! ni par son père , ni par sa mère , tout deux , purs vénitiens de souche , mais plutôt de la Giudecca )ricanait en lui-même , se rappelant ses plus belles ventes ..
Rester libre et fuyant , disponible pour l'imprévu et l'aventure ..voilà le secret !
Cette Fausta était arrivée au bon moment,car cette fin d'hiver avait été bien morose: elle en avait été le piment , une fleur à la chair sucrée et pulpeuse ..
Mais , diable!! pourquoi l'avoir fait venir ici ! ce n'était pas un endroit pour les histoires romantiques .
Du moins , il avait besoin d'une pause ,il le sentait confusément...
Le danger le faisait vibrer plus que les baisers ,
Peut être était-il vraiment insensible ou cynique ... le plaisir : oui , mais un attachement trop durable finissait par le rendre nerveux ,avec des pulsions de fuite..
Laissant son bagage dans la petite chambre louée à Germine , la maitresse de maison , Gianfranco partit en sifflotant vers la station thermale: un bain de vapeur lui permettrait de se détendre et de se préparer à la suite : plonger dans l'inconnu lui procurait toujours une jubilation intense...
Demain serait un jour nouveau.

1 commentaire:

  1. Pendant quelques jours je vais goûter le plaisir de lire ton texte qui est sur la bonne voie.
    Ma nouvelle pour le cinéma: un vieux projectionniste qui meurt dans sa cabine.
    Le sex symbol dont il était amoureux et qui maintenant est une vieille dame en fait de même dans sa résidence de Malibu...

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