mardi 13 septembre 2011

L'écho du piano

A la faveur de la nuit, la lecture d'un texte accompagné d'un magnifique tableau , sur un blog ami :  
LE BLOG DE FRANKIE PAIN
vous plonge soudain dans état second et insensiblement, vous écrivez sans réfléchir,les mots surgissent, happés par l'image qui devient le décor central du scénario qui défile dans votre tête..


Nicolas de Staël



.......Écouter jouer le piano un peu désaccordé : Une mélodie envoûtante soutenue par les notes graves de la contrebasse .
Il tenait l'archet de la main gauche , je m'en souviens , et tandis que je laissais mes doigts glisser sur les touches, je levais la tête malgré moi , au début de chaque phrase musicale afin de croiser son regard farouche .


Je savais qu'à la fin du morceau, il quitterait le salon pour aller fumer une de ses infâmes clopes roulées au bout de l'allée du jardin . Le bruit de ses pas lents sur les gravillons me parviendrait par la porte fenêtre largement ouverte sur la douceur de la nuit.
Je resterai assise sur le canapé gris et blanc, en l'attendant.
Je ne suis pas à la hauteur, je le sais depuis longtemps : Mon toucher manque de souplesse, et le caractère de notre relation ne facilite pas les choses. J'ai toujours la sensation d'être à la traîne , je ne comprends toujours pas ce qui a motivé sa décision de me demander de jouer avec lui pour son prochain concert à Genève..
Trop rapidement, je lui avais dit oui, complètement submergée par l'admiration que j'ai pour lui, mais aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'il regrette son choix.
Clémence Chopart aurait été une interprète plus fiable , c'est d'ailleurs elle qui était prévue au départ.
Mais entre temps, il était allé manger au Restaurant du Parc , un Dimanche d'été, juste la semaine où j'avais été engagée pour l'ambiance.. Je n'ai jamais craché sur la possibilité de me faire quelques dates .
Il s'était assis à la table la plus proche.
Je jouais à ce moment un air léger et j'avais senti son regard sur ma nuque comme une caresse.


Il m'avait ensuite invitée à prendre un verre.
La suite avait eu la saveur des histoires auxquelles on ne veut pas croire mais qui vous arrivent alors qu'on n'attend plus rien.
Maintenant , j'entends les pas sur le gravier , et j'ai peur.



7 commentaires:

  1. Au début, on croit qu'on a une touche, et puis ça finit par un mauvais, un très mauvais accord ! :~)

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  2. Tant bourrin:
    Ouais... tu as raison, les musiciens , c'est spécial..

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  3. je suis au contraire ravie
    c'est ainsi que le monde se sent mieux ,
    susciter une prolongement de la pensée belle fin de semaine
    hier j'étais sur scène.
    C'EST COMME DANS L'eau, pour la première en 40 ANS JE TRAQUE M'AVAIT Abandonnée, mais comme ce fut un compagnon fidéle et généreux car toujours pour le plus et rarement pour inhibitions totale
    alors je pense qu'il se repose et va réapparaître sous une autre forme
    tu étais dans mes pensées
    à ma retraite
    avec POMME IL FAUDRA QUE L'ON FASSE UNE VIRÉE DANS LE SUD et que onrganise un happenng sur ton marché que tu nous si bien décrit un jour

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  4. Tu as fait une touche ?

    (joli texte MISS)

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  5. Andiamo:
    oui, mais avec mon joueur de scie préféré ( pas de contrebasse hélas ) , gaucher véridique , V, qui n'est pas farouche , lui! Bel archet de contrebasse qui s’immisce fort bien dans les harmonies pianistiques ou guitaresques ..

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  6. La poésie nous transporte et nous sommes dans son char tiré par des rennes.
    J'écoute le chant de ces animaux tristes cachés dans les roches volcaniques. Ces animaux à l'esprit tourmenté : les Hommes.

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