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samedi 29 juillet 2023

Lui

 

 


Hier tu m'as dit , en passant la porte, que l'ombre de ta naissance était un poids dont jamais tu n'étais parvenu à te libérer. Alors nous nous sommes assis sur le grand canapé de cuir fatigué et j'ai pris ta main en nichant ma tête contre ton épaule. Je sentais ton esprit voguer sur une mer de confusion et j'aspirais tellement à te sentir en paix avec toi-même .

Nous nous connaissons depuis un mois seulement.

Nos regards s'étaient croisés sur la piste de danse du "Flamingo", ce vieux dancing poussiéreux du Casino de la plage. Nous avions ensuite déambulé jusqu'au petit matin, les pieds nus au bord des vagues. Cette marche au hasard aurait pu continuer sans fin.

Depuis, nous sommes l'un à l'autre, avec l'espace du vent entre nous. Peu de mots, juste nos cœurs accordés.

Mais maintenant, ce mur mouvant qui palpite en toi, je la sens , cette ombre, le souvenir absent de cette mère inconnue et tant aimée.

Je tiens ta main, n'aie pas peur, mon amour,

Demain est un autre jour.


Texte écrit lors d'un atelier d'écriture , Festival Voix Vives 2023, sète

Matin d'été

 

 



 

 Elle descend l'escalier jusqu'à cette entrée un peu sombre, le verrou de la porte est fermé et la chaine enclenchée .A tâtons elle ouvre le battant et sort enfin dans la rue.

 Les nuages sont amassés juste au dessus et elle se dit que cette histoire commence mal. elle n'a pas pris de parapluie et elle réalise qu'elle est en sandales.

A toute vitesse , elle remonte en suivant le trottoir jusqu'à la boulangerie Camus où elle achète trois pains aux raisins. Puis, au coin de l'avenue elle s'assoit au café Charles pour boire un café. Elle a la sensation d'être invisible.

Pourtant, elle a pris soin d'enfiler sa robe rouge préférée, en espérant que le mec du matin passerait devant elle. Pourquoi se dire que ce jour est important? en tout cas , elle le sent irrémédiablement. C'est aujourd'hui ou jamais.

Elle rajoute deux sucres dans son café qu'elle boit à très petites gorgées. Il est maintenant 9h 30. C'est un jour assez gris, morose, pourrait-on dire, mais les gens passent continuellement.C'est un quartier très animé, une vie grouillante de petites bêtes qui vont et viennent à leurs affaires.

Elle boit la dernière gorgée et pense qu'il ne viendra plus.

 

Texte écrit lors d'un atelier d'écriture lors du festival Voix Vives / Sète 2023


 

mercredi 15 avril 2020

Je suis des collines roses





 
Je suis des collines roses , loin de la ville qui ne respire plus
Je suis du lac d'émeraude , niché au creux de la forêt inextricable.
Je suis des chemins de poussière qui se perdent sous le ciel de cendre.
Je suis de l'avant-avant, bien avant que tu ne sois venu au monde.
Je suis des cavernes creuses, sans connexion aucune avec vous autres.
Quand la nuit tombe , je grimpe au sommet du volcan jusqu'au bord du cratère
Je chante à mi voix en frappant des morceaux de bois durci au feu
Je danse pour toi, je danse pour nous, je danse pour demain
Je danse pour les oiseaux perdus et les rivières de boue
Je danse pour l'instant qui vient et la lumière qui s'éteint.
Je suis celui qui n'a plus de nom
Je suis celui qui mange les herbes
Je suis celui qui n'a plus de larmes
Je suis celui qui parle aux arbres
Quand vient la pluie je plante les graines
Je suis celui qui attend
Quand les fruits seront murs, je cueillerai
Je suis celui qui a le temps
Quand le moment viendra, je serai prêt
Je suis celui qui veille
Quand le vent, quand le sel ,
Je suis celui qui rêve 
Quand les pierres, quand la neige
Je suis celui qui reste
Quand la nuit, quand l'aurore
Je suis des collines roses.




samedi 21 février 2015

La jupe de ses rêves








C'était dans un tas .

Le vide-grenier du Samedi bravait le crachin et il n'y avait pas grand monde sur la place . 
Elle passait comme ça , histoire de dire.
Elle ne pouvait pas s'en empêcher , la fouine c'était pour elle comme une friandise , pas besoin d'en rajouter .
Ses étagères et cintres étaient pleins de ces vêtements improbables , sans style particulier, qu'elle avait achetés 1 ou 3€ maximum, juste une couleur qui lui avait accroché l’œil au milieu d'un monticule en vrac . Certains étaient devenus fétiches , indispensables , d'autres attendaient les kilos en moins , ou une occasion spéciale , 
mais le meilleur du lot était ce blouson d'homme Levis super abîmé aux poignets mais collector à fond.
Tout l'hiver sur son dos .
Quand on commence à fouiller du bout des doigts , à tirer une manche , soudain les trucs du dessous émergent c'est magique et là : CRASH!
le velours pourpre d'une veste hélas trop petite ou le coton épais d'une robe vieillotte pleine de petites pressions.
 Alors on s'y met vraiment , on pose son sac , on s'accroupit posément malgré la pluie qui commence . 

Une jupe.

Elle ne met pourtant jamais de jupe.
Pas ce genre là du moins .

Une jupe de patineuse .
Il manque un bouton.

La taille élastique 
Mais ça sera trop petit c'est évident
Et pourtant.
Elle trouve dans sa poche 1€.

Les rêve n'ont pas de prix.

Elle va se servir enfin du vélo elliptique que son fils lui a installé dans la chambre du fond .

Avec un collant en laine framboise et les boots noires  , la jupe serait...

Elle aime les chips , ça ne va pas avec l'esprit elliptique

 En fait elle est toujours en pantalon
D'ailleurs , celui en velours rouge magnifique qui lui va super bien malgré les 5 kilos à perdre, elle l'a trouvé comme ça , sur un tas , pareil pour le jean Mango , elle a du simplement sortir sa machine à coudre pour raccourcir un peu et faire joli avec une surpiqure .

Alors franchement cette jupe...

Il doit y avoir un truc , forcément
Elle a du appartenir à une fée

C'est un signe
Elle croit aux signes

La fée des montagnes qui glisse pleine de grâce sur le lac gelé,
Le crissement des patins étincelants
Une jambe tendue , les bras arrondis .
la courte jupe bleue avec tous ses boutons dorés.
Pas un ne manque .

Elle a lavé la jupe 
Demain elle ouvrira sa boite à boutons 
Et remplacera l'absent.

Alors La fée viendra . 



mercredi 9 octobre 2013

Remettre les pendules à l'heure





Pendant que la ville dort..
Les aiguilles tournent à l'envers
Le temps ne fait rien à l'affaire
C'est à y perdre le Nord ..







Tic tac tic tac !
Les faiseurs de bêtises
Ont plus d'un tour dans leur sac !

Tac tic tac tic!
Ils jouent à pile ou face :
Ils connaissent la musique.

Pendant que la ville dort.



lundi 7 octobre 2013

Promenade de santé / petite fiction sans façons



" Quelque soit l'endroit,
mon cher,
Je nous recommande de faire chaque jour une petite promenade,





La lumière étant encore belle en cet Automne,
Cela apporterait de l'agrément à cet exercice indispensable,
Car vous conviendrez avec moi 
que la limite tolérable étant atteinte,
Il est urgent de faire quelque chose pour notre PPDS*
........

Vous ne dites rien ,
Mais je sens que vous désapprouvez.

Quoi!
Vous feriez fi des conseils éclairés de vos meilleurs amis ???

Je vois à votre regard chafouinement ourlé,
 que ces considérations vous passent allégrement au dessus de la crête !

Vous ne vous plaindrez pas de ne point trouver parure  à vos clés!

Ma foi! ça vous regarde!

Je m'en vais suivre ce sentier et au petit trot , encore !
Je verrai bien en rentrant, le rictus de la balance ..

Et surtout , je vous en prie 
Ce soir 
Pas de raviolis!


*:
PPDS = Potentiel Personnel de Séduction


lundi 23 septembre 2013

Traversée nocturne












Quand les roues vous emportent,

Dans un demi sommeil
Les paysages traversés glissent à l'infini
illuminés par la lune pleine
Dédoublée

Et c’est ainsi que le doigt appuie sur le déclencheur,
Un peu au hasard
Les images saisies racontent
Un voyage rêvé
Sans cesse renouvelé,

Et le pilote à mes côtés
Devient l'enchanteur 
Qui conduit 
Ce tapis volant
Au dessus des collines ,
Par les routes inconnues,
Frôlant le vertige des songes...


mercredi 29 mai 2013

Petite histoire pour Christian



 
 photo : Christian Cazals : courrier secret et petit sac rouge.....


" Le soleil la couvre d'un halo parsemé d'étoiles, c'est une enveloppe lumineuse, un chant fait d'éclairs, et son courrier, ses mots de tendresse font que le sac s'entrouvre. Pourquoi ne pas y plonger notre main?"
Christian Cazals sur "Miscellanées 2"


 Ayant lu ce court poème accompagnant la photo évocatrice,
j'ai laissé mon imagination broder un commentaire en suspens..


 ////////////////


  Ce petit sac rouge offert au hasard d'une promenade,
 dans cette ville éblouie de soleil,
 Elle l'avait toujours gardé , sans l'égarer , 
même après plusieurs déménagements .
  Elle y avait retrouvé , il y a deux jours à peine ,
Plié serré , dans la poche intérieure ,
un petit papier très fin , bleu pâle ,
 Avec ces mots griffonnés presque effacés :
 Rendez-vous Samedi à 17h, au café "Sergio" . 
 C'était en quelle année déjà??? 
Songeuse, elle avait lissé le billet doux et l'avait caché entre les pages du livre posé près du canapé , 
 Rouge lui aussi.

Aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, 
elle avait toujours aimé le rouge ,
Tous les ROUGES , 
Avec une préférence pour celui,
 flambant et pulpeux ,
De la cerise éclatée entre les dents au bord des lèvres.

Ainsi éparpillée de pensées légères,
 elle traversa la ruelle et entra au bureau de poste.

La pluie avait cessé enfin ,
 le ciel essuyé tout bleu ,
Souriait , ses nuages enfuis.


mardi 2 avril 2013

Une enveloppe




Au Printemps
Les enveloppes voyagent 
Sur les nuages blancs

Se posent en voltigeant
Entre les arbres encore dénudés







Dans la boite aux lettres
Elles ont un léger frémissement
Mais restent muettes
Lorsqu'on les ouvre.

A l'intérieur
Les couleurs entre les mots
Une page arrachée 
qui danse toute seule
Au bout de sa guirlande de cerf volant







Qui danse en balançant des hanches 
Les cheveux ébouriffés autour de la bouche rouge de Luisa








"Son regard profond qui me trouble   .
Le mystère prend maintenant un sens, un visage..

Cette ombre qui allait et venait dans cette chambre,
qui s'approchait de la fenêtre
C'était elle qui...."






La fille 
Qui sème ainsi les pages effeuillées
Comme les cailloux du Petit Poucet
Elle regarde les montagnes
Entre ses yeux mi-clos ,
Et rêve de pays au delà des mers

La fille qui lèche les timbres
Et les colle
sur les enveloppes,

Elle marche jusqu'à la grande boite 
A la poste
Du village
Ouvre le rabat de son sac en tissu ,
Se retourne pour vérifier que personne ne la suit,

Elle y jette une poignée de ces enveloppes 
Qui ne ressemblent à rien
de normal
En matière de courrier .

Et toute allégée ,
Avec un petit rire de merle au fond de la gorge,
Elle tourne les talons 
et s'en va jusqu'au café du coin de la place ,
S'assoit à une table 
Dehors 
Juste en face du soleil
 Elle boit un thé au citron
En pensant aux mots envoyés
Comme des avions en papier
Loin
Si loin
Ou pas tant 

 Et sous ses doigts 
Qui pianotent sur le bord de la table
La musique égrène ses notes ténues







A  Valencia
 Il y a Luisa..

La guitare qui joue dans le poste
Derrière le rideau de perles ,
Sa mère pèle une orange 
En écoutant  


Mais l'accordéon
Dans sa tête

Avec le soufflet qui respire
Au creux du ventre 

Elle aimerait .


 
  

jeudi 29 novembre 2012

L'affaire est dans le sac..



On lui avait bien dit 
De faire gaffe
Le sac est trop lourd,
Il aurait mieux valu prendre la malle poste du matin.
Mais il n'a voulu en faire qu'à son idée
comme d'habitude.
Résultat:
Se retrouver en rade dans un endroit isolé.
 Avec ce fardeau .
La charrette , une roue cassée,
Basculée dans le fossé
Le cheval enfui
Au triple galop 
Sous la voûte sombre des arbres touffus
Et la nuit tombée 
Sur leur équipage bancal:
Lui le rouspéteur aux petits pieds
Et l'autre ,
Ce grand donneur de leçons ,
La tête farcie de ses phrases bateaux 
Qu'il déroulait comme un chapelet 
Tandis qu’ils s'efforçaient à eux deux,
 de tirer trainer
 Ce fichu sac 
Jusqu'au croisement de la route des collines
Avec celle de la forêt  .






 Le croisement est matérialisé par un poteau de bois
Peint en blanc
Terminé tout en haut par une boule.
Ils y appuient en soupirant
Leur chargement .

Sans doute , avec le soir ,
Passeront bien au moins les attelages des  fermiers du Haut.
"Le Haut", 
Ce sont les terres lourdes qui s'étendent 
Sur le plateau 
Tout près des ruines gallo-romaines.
Deux ou trois maisons disséminées au milieu des champs de maïs.

Il se souvenait encore de certains après- midi frileux 
Passés avec sa grand-mère
Sous un ciel bas et glacé
A glaner les épis oubliés après la récolte .
Leurs pas attentifs entre les rangées coupées,
La sensation qui roule sous le pied  
Le jaune orangé triomphant
Des grains brillants
Surgissant de l'épluchage ,
Le grand panier jeté dans la carriole.

La descente dans la vallée 
Dans le parfum des feux de branches au bout des parcelles.
La fumée se mêlant au brouillard.
L'âne balançant ses oreilles douces.
 






Mais c'est un autre temps que celui-ci.
La nuit s'installe
Avec l'odeur des feuilles mouillées
Et l'autre ne lui a finalement jamais dit 
Ce que contenait ce précieux sac  ..

"C'est mon affaire!"

Lui avait il grommelé ,
Au moment du départ .




dimanche 11 novembre 2012

Une aventure imprévue











Il n'aurait jamais pensé 
se trouver en telle compagnie,

Simplement 
en ouvrant la porte de cette maison 

Il décida de ne pas réfléchir plus avant

Et de profiter du moment offert.

 

dimanche 4 novembre 2012

Un Voyage









Passer au dessus de l'estuaire
Très vite
Sensation d'espace  
De reflets en  taches mouvantes

Le jour enfui
Mais pas encore la nuit

Se dire qu'il est possible 
de continuer 
Sur cette route  

De changer de cap
Ne pas rentrer comme prévu,

Bifurquer avant l’autoroute,
Échapper au flux ,
Se perdre dans la campagne qui borde le rivage

Il y aurait quelque part ,
Derrière les arbres en lisière
Une maison basse aux volets verts

Passer la nuit dans cette chambre inconnue
Tout en haut de l'escalier de bois,
Les rideaux à fleurs
Et la courtepointe bleu fané.

Au matin,
L'odeur du café frais nous ferait ouvrir les yeux
Très tôt
Les bols blancs posés sur le tissu rouge 
La croûte brune du pain en tranches.

Je ne bois jamais de café au réveil
Mais dans cette histoire 
je ne suis pas moi .

Je suis celle qui avale le sien brûlant
avec trois sucres 


J'aime ainsi voyager
Quand en vient  l'envie
Imaginer des trajectoires sans but précis

Des  lieux qui n'existent pas
Ou si,
Au contraire,
justement,
Se dire que les descriptions imaginaires 
Trouvent leur place
Quelque part.

L'endroit je le vois si bien, 

Sous les paupières 
Pas de limites

Sous la plume
Pas de bornes 

Le voyage parfait.

 
 

lundi 2 juillet 2012

FESTIVAL du PETIT LIEU à SETE



L'AVENTURE COMMENCE DEMAIN.....


                      « Le Petit Lieu  fait son Festival"

                    3-4-5-6- juillet  à 20H30
                      
                             RENCONTRES
                            
                                Musique-Textes-Danse

         
 


Josy Corrieri danseuse -comédienne  invite Agnes Balaÿ plasticienne -musicienne et conteuse  et Jaques Wegner musicien   à entremêler leurs univers

                   4 soirées  toutes différentes où ils vont  inventer de courtes pièces …
      Chaque jour le  spectacle -interactif - sera suivi d’une  petite collation dans la rue de Tunis
                                      vous pourrez partager  avec eux ces moments

Mardi :« Parlez-moi d’Amour» - Récits de rencontres amoureuses et vous ? racontez vous !!!

Mercredi : « Les Heures Perdues »et « la Boutique des Rêves » histoires illustrées par la musique et la danse …

Jeudi : « Son Autre » Danse et atelier public sur le  Deux 

Vendredi : invités suprise !

                                                      TARIF : 8 euros la soirée

       réservation très conseillée -nombre de places limitées -(tarifs dégressifs si plusieurs soirées)

Contact :
Josy.corrieri@club-internet.fr
06 20 71 57 42  
Le Petit Lieu
23 Rue de Tunis
34200 Sète