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dimanche 16 septembre 2018

VERT



 



Veux tu franchir la limite
Le vert est si vert
La forêt si dense
Un pas suffirait.



jeudi 6 août 2015

Christian Cazals pour toujours



https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRgGKF_7dT7fGW7Bd05MYIfiiHyMM6NJqHKTvgJvVjo9YYQl38mKkFcf5YK3uCGplEGF9Ya_RgdfHUHDAwQMvfHRP_53113JpZ7MxSvJ9JxlsUJMxmyegjPEcaaRmuvE9uAu51-GTp1KE/s1600/1-IMGP0209.JPG 

Il n'écrivait plus que par intermittence
La maladie ayant endigué ces derniers mois
le flux de sa création en écriture poétique .
Il s'est endormi hier matin
au bord de ce fleuve mystérieux 
qui sépare le monde tangible de celui des invisibles
Déjà, il imaginait cette traversée ,
Bercé par le balancement de l'esquif ,
Et le son rythmé de la rame du passeur
 plongeant dans les eaux noires et sinueuses.
Son imaginaire fécond était imprégné 
de cette proximité
 entre les deux rives de la vie.

Naissance et Mort

L'amour aux deux visages
Eros
et 
Thanatos

Ses textes de poésie érotique 
ont été reconnus par la critique parisienne
 et primés pour leur qualité littéraire.

Il a été pour moi le déclencheur 
De mes débuts en blog,
Lui qui avait déjà initié son 


Il a ,
avec grande amitié 
soutenu et stimulé mes premiers pas sur ces pages
Nous avons même en 2009 ,
 entamé une fiction rocambolesque à 4 mains


Qui a emporté nos héros inventés
 Fausta et Gianfranco 
de Venise jusqu'en Afrique du sud!
nous avons écrit cette pochade au fur à mesure,
Un truc carrément improbable!
Mais qu'est ce que nous avons ri!

J'avais d'ailleurs commencé récemment
à regrouper nos écrits 
pour pouvoir  lui communiquer le tout 
mis en forme dans la continuité
Dans pas trop longtemps
peut-être cet hiver ...

Je vous livre ci dessous l'un de ses textes


SORTIR DU MONDE SOUTERRAIN

Sortie de l'ombre

ses pas foulent les berges de l'Achéron

- le pied imprime le sable noir volcanique-

sable des heures de feu.

La nudité de son corps en image glacée, pétrifiée,
 se mire et le reflet palpite
 car le plaisir du souffle parfumé de la montagne battue par le vent...
une caresse sur le ventre,
  fil de soie,
 attouchements nocturnes,
moiteur parfumée de benjoin,
sommeil de l'ombre de la caverne 
refuge de Charon,

enveloppant encore

ses formes alanguies.


et sa toute dernière publication le 29 Juin.

Les jours de maladie

Ils sont gris.
Qu'en dire?
Ce sont des jours de grande mélancolie.
Parfois une larme furtive
Un geste qui nous fait penser à l'étreinte,
Celle de l'être aimé,
Celui que l'on parcourt avec des lèvres fiévreuses,
On se souvient des mots de l'amour,
Ceux que l'on murmure
Des mots inaudibles,
Des mots de chair en pâmoison qui ne sont plus
Des mots de sexe.
Un chant.
Un cri.
Le sourire d'un ange . 



Qu'il a fait précéder d'un poème de Charles Baudelaire

 
  Tristesses de la lune


Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.
 
Charles Baudelaire



J'aime à penser que,
Délivré enfin de tous ses maux ,
Il converse désormais avec tous ces poètes immortels
Qui ont nourri et inspiré sa plume,
Et peut visiter à nouveaux les lieux chers à son cœur:

Casamance,
Afrique des griots  
au son des musiques qui font danser...






A Kafountine 
au Sénégal
il aurait tant aimé finir ses jours,
Y ayant travaillé en théâtre et écriture
 avec les collégiens de cette ville
Son attachement pour l’ancestrale terre d'Afrique 
était puissant et authentique.

Plage des Pêcheurs . Mirflet Sahara Occidental

Les barques bleues




Elles s'endorment sur la plage paresseusement étendues.

Dix heures du matin, retour de la haute mer, le fond de la barque est recouvert d'un filet parfois déchiré par le poids excessif d'une pêche miraculeuse. Les sardines sont encore vivaces. On les voit sauter ainsi que les bonites et parfois de longs poissons argentés.

Les pêcheurs sautent sur la plage et tirent la barque sur le sable. Les femmes déchargent la cargaison frétillante et commencent à nettoyer les prises engluées de sable et de coquillages parasites. On prépare le feu de fagots sur lequel les sardines vont griller en dégageant une odeur qui pénètre les narines et envahit le cerveau.

Le repas terminé une douce torpeur s'empare des corps. Les hommes s'étendent sur le sable et le visage recouvert d'un fin tissu de soie s'endorment et reposent leur corps épuisé par la navigation nocturne.

Christian Cazals / Bouchérif 



 

mardi 10 septembre 2013

lundi 1 juillet 2013

Une nuit en robe de Lune..




Belle au visage si blanc
Traine d'argent 
Robe diaphane






Danse au dessus des collines du sommeil
 Tous les chats gris de la nuit
Te feront une escorte à la mesure de ton rang:

Brodeuse des écritures féériques 
Chuchoteuse d'histoires oubliées
A glisser sous l'oreiller





Pale chevelure ondulante de nuées ,

Viens te pencher au bord de nos rêves 
Effleurer ma joue ,
Caresse de soie
 
Laisse le vent emporter plus loin ta chanson







Plume envolée

Écume de mer 
Sur la dune

Au delà des champs endormis






Lune.



samedi 29 juin 2013

Coktails au clair de lune...






 Dans la douceur du soir tombant
Ils sont descendus à pied en longeant la corniche







 La lune  ronde 
Et son reflet moiré 
Sur la mer 








  Un ciel d'encre de chine
Comme un écrin à son mystère..;








 Ils ont fait une pause sur le port illuminé 
comme si l'été battait déjà son plein..

Touristes furtifs 
Avant les vrais,

Ceux qui vont bientôt déferler par cargaisons entières


Alors ils ont joué à..


Commandé deux cocktails au goût d'îles lointaines








Et les ont dégustés en rêvant de voyages
Qu'un jour peut-être...

Derrière eux , dans ce bar animé,
L'orchestre joue
Funky blues,
Et  les promeneurs passent sur le quai.

Vacances en marge
Juste avant


C'est encore meilleur.

 

vendredi 15 mars 2013

NUIT EN VILLE / 3




Respiration bleutée

Mouvement lent
Des pensées sinueuses
Au long des rues vides






 Clarté effeuillée
En calques
 Opalescents

Photosensibles
Aux présences invisibles






 Est-ce Toi
Qui te glisses ainsi
A travers la cloison si mince,

Reflet laiteux
A la surface du miroir ,

Tes longs doigts légers
En sillage argenté.....?






 Caresse au souffle de brouillard

Écharpe de soie 
Couleur fumée

Envolée par la fenêtre
Au petit matin










 Le jour 

Vient










jeudi 22 octobre 2009

ROMAN-PHOTO suite ( épisodes précédents sur Miscellanées)


Fausta ne sait plus quoi penser , que fait elle ici , perdue en Namibie , dans cette voiture qui roule , on ne sait trop comment .
Dans sa poche ,elle sent sous ses doigts le papier où elle a recopié le message étrange reçu il y a 3 jours maintenant,mais il est vraisemblable que ces phrases décousues ne sont qu'un attrape-nigaud, elle chiffonne le tout , et hop ,lance la boulette par la fenêtre.!




Ben a tellement bien avancé , mine de rien , qu'elle sursaute en apercevant les panneaux indiquant Windhoek , son conducteur , la mine réjouie se retourne " ah! vous voyez ! tout finit par arriver ! vous voici à bon port!
-à bon port? c'est vite dit! je n'ai rien à faire dans cette ville !
- Mais si! l'aéroport! il y a un avion pour Francfort demain matin!
- Mais fichtre!" hurle soudain Fausta " pourquoi aller à Francfort? je ne veux plus aller nulle part! et d'abord , où est-il ce fichu comte!?"
Ben tout en prenant la périphérie de Windhoek , observe sa passagère à la dérobée,sans répondre à ses vociférations.
avec la fatigue, son visage n'est plus celui de la belle étrangère , mais celui d'une errante de grands chemins, cheveux collés par la transpiration et regard fermé.





Le paysage a changé , la verdure s'étend , luxuriante autour d'un lac.



"Je vais vous trouver un hôtel correct!!" déclare Ben avec entrain en enfilant l'une des belles avenues de Windhoek .
Mais Fausta bondit dans son dos " arrêtez-moi ici ! je veux voir cette église!
- quoi! maintenant ??" glapit Ben en freinant brusquement le long du trottoir.
il n'a pas le temps de réagir, Fausta , complètement échevelée a ouvert à la volée la portière grinçante et se précipite en trainant son sac de voyage vers le jardin magnifique entourant l'église , dont le style rappelle l'ancienne colonie allemande.
Elle s'assoit sur un banc , devant un bosquet fleuri .
Ben , désemparé, l'a rejointe . Il ne sait guère se comporter dans ce genre de situation , et aucun guide de conversation ne propose de phrases type propres à réconforter une voyageuse irascible, abandonnée au bout du monde par un amant désinvolte ... d'autant plus qu'il ne peut rien dire sur Gianfranco , que lui est-il réellement arrivé? il se pose encore la question ..




toujours muette , Fausta est entrée dans la fraicheur de l'édifice religieux ,
la pénombre lui offre un havre de sérénité . son regard la conduit devant un vitrail lumineux . Peu à peu , elle reprend ses esprits ,oui , c'est mieux ainsi , demain elle prendra un vol pour L'Europe , et , ma foi, Francfort ou ailleurs , qu'est ce que ça peut bien faire , maintenant qu'elle est seule . Tout lui est indifférent.
Rassérénée , elle sort de l'église et adresse un pauvre sourire à Ben qui attend et veille sur ses bagages " allez! mon cher Ben ! d'accord pour l'hôtel et l'avion demain matin. Mais maintenant , j'ai besoin d'une gigantesque choppe de bière!!
Trouvez-nous une bonne petite taverne !! je vous offre une tournée dont vous vous souviendrez!!"




lundi 21 septembre 2009

ROMAN-PHOTO : Gianfranco perdu dans ses réflexions aux confins des Monts Karas

Pendant que Fausta ,chaperonnée bien malgré elle par Ben le taxi-man tout terrain, est encore à la frontière de la Namibie, Gianfranco della Barbosa , talonné par l'équipe de Sergio, contremaitre de l'une des mines les plus prolifiques de la montagne de Karas s'est vu contraint de disparaitre momentanément .
A l'hôtel des Cascades , il avait aperçu dans le jardin l'âme damnée de Sergio ,Billy -Blanco ,surnommé ainsi car il était albinos .
Depuis l'entour loupe de la dernière transaction-diamants ( Gianfranco avait réglé seulement la moitié de la somme promise ) , les deux hommes et leurs comparses avaient bien juré de faire cracher ses dents au beau comte italien.....
Mais , toujours aux aguets , Gianfranco avait anticipé leur plan , et , le matin ,avait filé avec la camionnette du livreur de fruits ,laissant à Ben le soin de conduire Fausta en lieu sur : mieux elle en saurait , mieux ce serait pour sa sécurité.




Le maraicher était de la région de Warmbad , tout près des sources chaudes de AIS AIS .Ce village thermal accueillait les touristes rêvant de soigner leurs douleurs grâce aux vapeurs bénéfiques .
Les étendues d'eau , au beau milieu des terres arides avaient quelque chose de surnaturel ..
Gianfranco décida de rester quelques jours dans la famille de Zakh : la petite exploitation tenue par lui-même et ses enfants était assez florissante pour les faire vivre à leur aise : en témoignait la maison de bois peint , coquette , et les cultures irriguées par un astucieux système de vieux tuyaux , percés de petits trous le long des plantations..





Mais comment connaitre le périple de Ben et Fausta? il n'avait aucun moyen d'entrer en contact avec eux .
En cas de problème , il avait donné à Ben , qui avait toute sa confiance , suffisamment d'argent pour faire partir Fausta d'Afrique par l'aéroport de Windohek.
Finalement ,c'était peut être la meilleure solution,
il ne savait plus trop pourquoi il s'était embarqué dans cette romance un peu ridicule à son âge , il n'avait guère le loisir de roucouler ainsi ...
Le résultat était qu'il avait négligé nombre de ses affaires en cours et que celles-ci le rattrapaient en accéléré : il en était le seul fautif .







Le site de la mine appartenant à ce cher vieux Moretti n'était pas loin , caché dans un replis géologique des plus propice,
si ses comptes étaient bons , nous étions le.... 18 Avril , et normalement , le 20 ,son vieil ami vénitien serait sur place , car il venait ainsi chaque fin de mois , pour engranger sa récolte de pierres scintillantes , et en écouler une partie , auprès d" associés" occultes , ce qui lui permettait ainsi de dissimuler une grande partie de ses gains .....
Gianfranco était devenu l'un de ses meilleurs négociateurs , parvenant , par ses tours de passe-passe bien huilés à récolter le beurre et l'argent du beurre , sans y laisser jusqu'à présent une seule plume.
Le pseudo Comte ( qu'il n'était fichtre pas ! ni par son père , ni par sa mère , tout deux , purs vénitiens de souche , mais plutôt de la Giudecca )ricanait en lui-même , se rappelant ses plus belles ventes ..
Rester libre et fuyant , disponible pour l'imprévu et l'aventure ..voilà le secret !
Cette Fausta était arrivée au bon moment,car cette fin d'hiver avait été bien morose: elle en avait été le piment , une fleur à la chair sucrée et pulpeuse ..
Mais , diable!! pourquoi l'avoir fait venir ici ! ce n'était pas un endroit pour les histoires romantiques .
Du moins , il avait besoin d'une pause ,il le sentait confusément...
Le danger le faisait vibrer plus que les baisers ,
Peut être était-il vraiment insensible ou cynique ... le plaisir : oui , mais un attachement trop durable finissait par le rendre nerveux ,avec des pulsions de fuite..
Laissant son bagage dans la petite chambre louée à Germine , la maitresse de maison , Gianfranco partit en sifflotant vers la station thermale: un bain de vapeur lui permettrait de se détendre et de se préparer à la suite : plonger dans l'inconnu lui procurait toujours une jubilation intense...
Demain serait un jour nouveau.

ROMAN-PHOTO : Passage en Namibie







La voiture franchit la frontière avec la Namibie......
Paysages sauvages et grandioses ..



mardi 15 septembre 2009

Lever de Soleil Namibie

 
Posted by Picasa


Merci Mille fois à Myrtille qui a rapporté de Namibie les images magnifiques qui vont suivre et qui vont donner un souffle de réalité à cette histoire carrément improbable qui en a bien besoin!!!
Quelle chance d'avoir une belle fille si talentueuse..

En fait , j'ai un doute...
çà ne serait pas plutôt un coucher de soleil, cet embrasement si grandiose???
Bon! pour l'histoire , nous avons nécessité présentement que ce soit un LEVER de
soleil : donc , ce sera un lever de soleil.

ROMAN-PHOTO : décrypter l'énigme....



Fausta sommeille ,secouée et bercée par les mouvements du véhicule conduit par le fidèle Ben , il faut qu'elle lui demande..il faut qu'elle lui demande ...que s'est-il passé ce matin ?, il devait rencontrer Gianfranco seulement à l'heure de la sieste..
pourquoi ce changement?
Mais l'épuisement est trop envahissant , la torpeur la gagne insensiblement,
Et au milieu de ce brouillard cotonneux lui reviennent les phrases incompréhensibles
entendues cette nuit dans ce maudit téléphone , tout celà doit avoir un sens caché :
il faut qu'elle trouve la clé, trouver la clé.... retrouver Gianfranco ..mais pour çà il faut la clé..la clé des mots .. elle sombre complètement .
L'aube n'est pas loin , la voiture continue sa route vers la frontière , si tout va bien , quand le jour se lèvera ,ils seront passés en Namibie...

lundi 14 septembre 2009

Roman-Photo ,suite: Une énigme pour Fausta


Reprenons le fil de l'histoire ( lire le billet précédent sur Miscellanées...le blog de Christian Cazals, voir la liste des blogs sur le côté de cette page)


" La casserole est sur le feu, Les carottes sont cuites Chaud, chaud, les marrons!!
Il n'y a plus de tabac dans la tabatière,
Le petit Poucet sème des cailloux,
Embarquement pour Cythère
Elle a les cuisses chaudes, Le nez creux.
La route est longue Parsemée d'embûches J'en donne ma tête à couper
Chantons à tue-tête Tombée du jour."
Enfin cette logorrhée bizarre cessa laissant la place à un long rire d'outre - tombe. C'était vraiment tomber sur un os car l'émission de ce texte en apparence insipide s'interrompit.
Dernière phrase:" Elle a les seins en forme de poire."

Ces paroles sibyllines, Fausta , fort heureusement , les avaient imprimées immédiatement dans sa mémoire , elle griffonna les phrases en apparence incohérentes au dos de la carte des consommations du bar , se leva brusquement , environnée de la musique de plus en plus forte.
Prise d'une impulsion , elle cacha dans sa pochette le portable au propos obscurs...
Les basse feutrées rythmaient une mélodie lancinante ,jouée au saxophone ,
Une longiligne et très jeune fille était venue occuper le centre de la minuscule piste de danse, les motifs blancs de sa courte robe ondoyaient , fluorescents sous l'éclairage bleu , tous les regards étaient captivés par ses mouvements saccadés et
Fausta put ainsi s'éclipser discrètement .
La gorge nouée , de retour dans la chambre plongée dans la pénombre , elle ouvrit la penderie , et commença à plier rapidement les quelques vêtements qu'elle avait emportés , se changea: un pantalon de toile et une tunique longue vert bronze.
il était 2 h du matin.
Soudain on frappe à la porte :
Ben , d'une voix étouffée la supplie d'ouvrir: " Vite Madame Fausta !! suivez-moi !
laissez tout et suivez-moi!!"
Fausta ne réfléchit pas : le moment n'est plus à la prudence mais à l' action:il y va sans doute de sa vie .
En silence , elle saisit son sac, et sans un regard pour ce lieu où elle a vécu des jours de délices, elle suit Ben , qui , délaissant le grand escalier , la précède au fond du long couloir d'étage pour franchir une porte marquée "service" et qui donne sur un escalier plus étroit , aux marches de ciment brut ;
Ben descend à toute vitesse , Fausta peine à le suivre , encombrée par son sac , qui cogne à chaque tournant contre le mur .
enfin , l'air tiède de la nuit parfumée:
Ben se retourne , ses yeux ne rient pas .
toujours sans mot dire, il ouvre la portière arrière d'une voiture beige-sale , mais en bien meilleur état que son dernier carrosse :
Fausta s'y engouffre en fermant les yeux .
"surtout , ne pas penser , pas tout de suite , sinon je vais me mettre à hurler."
Elle serre les mâchoires et garde ses paupières closes tandis que , en roue libre , sans bruit , Ben dirige la voiture dans l'allée en pente qui mène au porche d'entrée entre les buissons aux floraisons odorantes .
Et là , embrayant avec un ronflement peu discret , la voiture s'élance sur la route,vers le Nord.
"direction Namibie,Madame Fausta , je vous conseille de dormir ,
Je vous en dirai plus quand il fera jour , il sera bien temps...."

samedi 5 septembre 2009

ROMAN-PHOTO , suite :Pas de brunch pour Gianfranco....

La matinée est bien avancée... Fausta s'étire sur les draps couleur tilleul.les voilages de la grande baie vitrée bougent doucement , les rumeurs du brunch au bord des bassins de la piscine montent en un mélange de conversations feutrées , de rires , de musique discrète, de tintements de couverts : elle a très faim!!!!
Gianfranco a disparu , sans doute est il déjà descendu commander une collation légère et rafinée:
il a tellement bon goût!!!! et il est tellement matinal!!!
Elle passe dans le salon de bains et laisse longuement ruisseler l'eau fraiche sur son corps encore endormi.
elle choisit ensuite une tenue couleur terre cuite , robe portefeuille , qu'elle enfile sur une culotte de soie grise . Pas de soutien-gorge: son amant aimant deviner ses courbes un peu lourdes sous ses vêtements , il le lui a signifié dès leurs retrouvailles dans ce lieu hors du temps.
A son contact elle a perdu tous complexes et accepte cet hommage fait à sa belle maturité.
Devant l'immense miroir , elle scrute son visage hâlé par le soleil africain, lisse la masse de ses cheveux en arrière , un peu de rouge à lèvres , la chainette avec le diamant brut , elle enfile ses escarpins fauves , et referme la porte , avant de dévaler d'un pas léger le bel escalier aux dalles de marbre lisse.
A leur table attitrée , le couvert est dressé , des plateaux avec un assortiment de sushis ...
Mais toujours pas de Gianfranco........ Le maitre d'hôtel lui sourit et confirme le passage du Comte un peu plus tôt , il ne doit pas être loin..
Avec un léger soupir , elle laisse errer son regard au delà de la terrasse , puis se décide à commencer sans lui : son appétit est trop impérieux et elle adore ces mets délicats....

Il est maintenant tellement tard que la plupart de convives ont quitté les tables et sont partis en excursion, ou sommeiller sur les banquettes autour de la piscine la plus ombragée à cette heure de la journée .Fausta sent un vague malaise l'envahir , elle qui est si indépendante , elle se sent fragilisée par cette absence imprévue , qui se prolonge inexplicablement.
Elle remonte enfiler son maillot et décide de se baigner en attendant.....

Elle fait quelques exercices pour délier ses muscles , l'eau permettant une bienheureuse détente.
Sur le dos , les yeux fermés , elle se laisse bercer par le clapotis des vagues artificielles...
Mais , vraiment , les ombres s'allongeant , elle ressent maintenant une sourde inquiétude ,
Les excursionnistes du Pilanesberg, attablés avec leur guide devant des drinks aux couleurs pastel lèvent leurs verres en portant un toast , le crépuscule descend peu à peu,
DJ Martin s'est installé derrière ses platines , et bientôt , la musique épicée envahit l'espace,
Des couples se lèvent en riant et se mettent à onduler en rythme autour des bassins....

Fausta a regagné sa chambre non sans avoir demandé à la réception si le Comte della Barbosa avait laissé un message pour elle :
Frédéric Koaty, le gérant de l'hôtel s'était empressé, plutôt obséquieux : "Non , chère Madame , mais peut être est il en rendez-vous au cercle de jeu, il me semble ,ce matin ,l'avoir entendu en conversation téléphonique , lors de son petit déjeuner qu'il a pris avec le chauffeur de brousse , vous savez bien , ce Ben qui a une vieille voiture dégoutante!!! c'est vraiment un honneur que Monsieur le Comte fait à ce va-nu pied!!" et Le gérant renifla en levant les yeux au ciel.
"loin de moi l'idée de jouer à espionner nos résidents, je suis la discrétion même " insista-il en tripotant nerveusement le noeud de sa cravate ornée de très voyants crocodiles vert- fluo sur fond chocolat " mais il m'arrive d'entendre sans le vouloir , certaines choses.....
-Mais qu'avez-vous entendu??? " s'était exclamée Fausta,profondément agacée par l'attitude de Monsieur Koaty.
-Pas grand chose, à vrai dire , seulement quelques mots dont celui-ci qui est revenu plusieurs fois: "montrez-moi votre joker!!" , oui , Monsieur le comte a répété celà , et puis aussi : " la casserole est sur le feu" , c'est étrange , je ne pensais pas qu' un gentleman de sa classe pouvait faire cuire lui-même son souper...."
Frédéric Koaty se frottait pensivement le menton , et Fausta , exaspérée , avait quitté rapidement le grand hall.
Maintenant , assise au bord du lit déserté , elle laisse l' angoisse la submerger : il est arrivé un évènement imprévu , jamais Gianfranco ,de son propre chef ,ne la laisserait ainsi , sans nouvelle aucune, lui si prévenant , ayant à coeur de faire de ce bref séjour un enchantement.
Elle se reprend, retrouve son énergie , et décide d'aller passer un moment au cercle de jeu , quelqu'un saura certainement quelque chose :
son amant ne lui a pas caché son attrait pour les jeux dangereux : les cartes , les paris un peu louches , le monde flou des affaires traitées à 4h du matin derrière un verre de grappa ou de Mampower : elle sait tout celà , et elle l'accepte , celà contribue à l'attraction que cet homme venu de nulle part exerce sur elle , si sage jusqu' à cette nuit du Carnaval.....
Celà lui semble tellement loin.... Venise , Luigi , Le voilier filant sur les eaux de Mediterrannée..
Vêtue maintenant d'un magnifique fourreau émeraude agrémenté d'un pan de mousseline couleur de fumée jeté sur ses épaules , elle fait son entrée dans la salle de jeu noyée dans une demi pénombre .
hormis l'éclairage violent au dessus de chaque table, le reste de la pièce , en forme de demi-lune,
offre d'accueillantes alcôves : canapés profonds et tables basses de laque noire,le tout baigné d'une clarté bleutée , rendant propices les rencontres de travail ou autres....

Elle s'est assise non loin du bar , dans une des alcôves , le siège moelleux semble l'engloutir dans ses profondeurs ... Un serveur arrive aussitôt pour prendre sa commande de boisson : elle qui ne prise pas les alcools forts se surprend à demander une vodka-martini avec un zeste de citron jaune...
Tous ses repères ont fui , loin , si loin , elle se sent devenue étrangère à elle-même , une autre femme , perdue dans un monde inconnu mais plus forte qu'auparavant , prête à tout , et surtout, infiniment plus belle et mystérieuse , elle sent, sans les voir , tous ces regards furtifs posés sur elle , à travers cette presque-nuit , et elle frissonne de se dire qu'elle aime çà...
Le serveur revient sans bruit déposer son verre , un bol de cristal empli de glaçons sur la petite table et , également , en se penchant vers elle presque la frôler ( elle perçoit le parfum de ses cheveux luisants , une huile aux effluves de bois de cèdre) un petit plateau où repose un téléphone portable.
Fausta avec un sursaut, lui saisit le poignet et lui adresse du regard une question muette ,
Sans presque remuer les lèvres , toujours penché vers elle , il souffle :
"Dans quelques minutes ce téléphone va sonner: surtout ne dites rien , décrochez, écoutez .
Ensuite partez d'ici en le laissant sur la table , ne parlez à personne de l'hôtel , faites ce qu'ils vous dites , je vous le conseille , je ne vous ai pas vue , inutile de me recontacter"
L'élégant serveur au profil de médaille se redresse et regagne le bar.
Fausta a le coeur qui s'est mis à battre à toute allure , d'un trait elle avale son verre , et se met à tousser violemment sous la brûlure de l' alcool auquel elle n'est pas habituée .
Elle s'adosse ,épuisée, aux coussins élastiques du fauteuil et ferme les yeux.


samedi 1 août 2009

Roman-Photo sur Miscellanées


Chers visiteurs,je vous convie à suivre la suite des aventures
De Fausta Beresini et Gianfranco Della Barbosa
Sur Miscellanées
Le blog de Christian Cazals

http://wwwcazalschristian.blogspot.com/
ou en cliquant simplement sur
miscellanées
dans la liste de mes blogs préférés;

Sur la piste de poussière rouge d'Afrique du sud
vivez les aventures de la Saga de l'Eté,
avec nos deux lascars!!!!Poursuites haletantes et nuits torrides,
Tout pour bronzer !!

Je confie leur sort à Christian,
Le temps d'une escapade en Autriche
Avec la Compagnie des Bons Enfants:
nous jouons "les filles rouges " à GRAZ,
Rendez -vous avec ma plume
Après le 10 Aout

A bientôt!

mercredi 29 juillet 2009

Livraison alcoolisée: Roman-photo,suite

Après une nouvelle nuit agitée,
Protégé approximativement des insectes
par la moustiquaire rapiécée qui coiffait sa couche,Gianfranco eut la bonne surprise de voir Ben radieux à côté de son carrosse :" Hey!Man!, en route pour Sun City ! tout est ok!!
après avoir généreusement dédommagé Paula pour son accueil ,Gianfranco, sa précieuse mallette calée sur ses genoux ,son sac de voyage à ses pieds ,se prépara pour la
suite et la fin de son périple avec allégresse : ce soir , cocktail au bord de la piscine de l'hôtel des cascades .... quels délices en perspective.... et si , en plus ,Fausta était parvenue à destination .., cette pensée lui fit fermer les yeux de plaisir:
une bonne douche et le comte se faisait fort de retrouver son lustre et son charme épicé....oui, sa chemise couleur tabac serait parfaite avec son pantalon noir léger..
une cravate , peut être ....non.., plutôt laisser le col entr'ouvert sur le petit sac magique , et de plus il était assez fier de sa peau bronzée de voyageur au long cours..

Mais c'était sans compter avec
cette chère Paula qui avait garni le coffre arrière de la voiture avec une dizaine de caisses de Mampoer à livrer à tous les bouges disséminés sur la piste menant à Sun-city!!!!! quand Ben annonça la couleur, les rugissements de Gianfranco se perdirent dans le fracas du vieux véhicule lancé à son allure de croisière sur la mer
poussiéreuse ...
Envolées les rêveries vestimentaires du séducteur !
Il allait devoir jouer le rôle du livreur de brousse!
Posted by Picasa


La ferme de Paula : Roman-photo ,suite

Gianfranco après avoir passé la première journée
avec Ben, son chauffeur d'occasion,
A essayer de réparer la guimbarde en bout de course,
qui lui servait de taxi,
Décida de profiter de la visite de la fabrique de Mampoer .

A vrai dire , le temps lui semblait long,
Bloqué dans cette région brûlée de soleil,
Sans moyen de joindre personne :
(Un orage avait décapité la ligne téléphone déjà délabrée)
L'hospitalité de Paula , d'une cordiale rusticité,
N'était pas à mettre en cause ,
Mais
Ses rêves agités dus à la moiteur des nuits,
Mettant en scène des poursuivants à mine patibulaire,
Lui rappelaient la proximité hostile des chasseurs de diamants
Dont il avait trompé la confiance:
Seul leur manque de vigilance lui avait permis de prendre la fuite,
A son arrivée à Johannesbourg.

Finalement , cette panne était une chance ,
Nul ne penserait à le chercher dans cette ferme
Perdue au milieu de nulle part...


Après avoir poussé la porte de tôle grinçante,
Permettant d'accéder au "saint des saints"
Paula , très fière de ses installations,
Entreprit, de sa voix aux intonations trainantes,
De lui expliquer , avec gestes et exclamations ,
Le pourquoi du comment des mystères de la distillation
Du précieux breuvage
Qui rendait mémorables les soirées les plus moroses..

"bien que le nom Mampoer est étroitement associé à Groot Marico,
Son origine se situe plus au Nord.
Vers 18883 , les personnes à qui des terres avaient été attribuées,
N'avaient aucune expérience de l'agriculture,
Des querelles interviennent au sujet de l'usage de l'eau;
Rapidement , des essais de distillation se font:
Mention est faite , dans des récits de voyage , de grands vergers d'agrumes,
De grenades , figues et raisins...
Brandy, " un très gros esprit de feu" est distillé
A partir de raisins , de figues et de pèches jaunes.
Dans le Marico, le haut de gamme est fabriqué à partir de figues .
Mais on peut trouver un alcool tout à fait appréciable
Concocté à base de plusieurs variétés d'agrumes...
L'objet du processus est de séparer l'alcool et ses arômes
De la masse de fruits et impuretés.
Dans le condensateur, les vapeurs d'alcool deviennent un liquide.

La distillation du Mampoer, longue et complexe
Peut difficilement être considérée
Comme une opération lucrative,
Il s'agit d'une oeuvre d'amour , de maintien des traditions anciennes.."

Durant ce monologue ,Paula ponctuait le rythme de ses phrases
En ingurgitant de petites lampées d'un flacon de dégustation,
Pendu au bout d'une cordelette de cuir ,
Collier insolite ornant le décolleté de sa vieille robe à fleurs.

Gianfranco essuya d'un revers de main son front dégoulinant:
Le hangar abritant la fabrique de ce nectar
Etait une véritable fournaise:
Bredouillant quelques remerciements
Il sortit sous le soleil de plomb,

Ben était toujours sous le ventre de son véhicule,
Seuls ses pieds nus et sales dépassaient de la carosserie rouillée.

Il était envolé ,le prestige du comte della Barbosa :
L'innaccessible hôtel des Cascades,où peut-être Fausta l'attendait
Semblait un mirage évaporé avec la chaleur.
Rêvant à d'immenses piscines d'eau turquoise,
Gianfranco actionna le bras de l' antique pompe à eau,
Et laissa ruisseler l'eau tiède et terreuse
Sur sa tête en broussaille,
Sa chemise de lin précieux fut bientôt trempée
Et avec un bienheureux soupir , il alla prendre une bière fraiche
Dans l'énorme frigo ronronnant , fierté de Paula,
Qui trônait , tel une divinité ventrue ,
Collé au mur du fond de la cuisine.