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samedi 29 juillet 2023

Lui

 

 


Hier tu m'as dit , en passant la porte, que l'ombre de ta naissance était un poids dont jamais tu n'étais parvenu à te libérer. Alors nous nous sommes assis sur le grand canapé de cuir fatigué et j'ai pris ta main en nichant ma tête contre ton épaule. Je sentais ton esprit voguer sur une mer de confusion et j'aspirais tellement à te sentir en paix avec toi-même .

Nous nous connaissons depuis un mois seulement.

Nos regards s'étaient croisés sur la piste de danse du "Flamingo", ce vieux dancing poussiéreux du Casino de la plage. Nous avions ensuite déambulé jusqu'au petit matin, les pieds nus au bord des vagues. Cette marche au hasard aurait pu continuer sans fin.

Depuis, nous sommes l'un à l'autre, avec l'espace du vent entre nous. Peu de mots, juste nos cœurs accordés.

Mais maintenant, ce mur mouvant qui palpite en toi, je la sens , cette ombre, le souvenir absent de cette mère inconnue et tant aimée.

Je tiens ta main, n'aie pas peur, mon amour,

Demain est un autre jour.


Texte écrit lors d'un atelier d'écriture , Festival Voix Vives 2023, sète

mercredi 27 juillet 2022

Page de nouveau active.....

  

 

Je vais ici recommencer à mettre en chantier divers écrits , courtes fictions ..

L'été se prête aux divagations et promenades dans un ailleurs intérieur...

Vous pouvez aussi aller flâner sur mes images Instagram : croukougnouche.05 

et page FB Agnès Balaÿ Mottelet....

mercredi 15 avril 2020

Je suis des collines roses





 
Je suis des collines roses , loin de la ville qui ne respire plus
Je suis du lac d'émeraude , niché au creux de la forêt inextricable.
Je suis des chemins de poussière qui se perdent sous le ciel de cendre.
Je suis de l'avant-avant, bien avant que tu ne sois venu au monde.
Je suis des cavernes creuses, sans connexion aucune avec vous autres.
Quand la nuit tombe , je grimpe au sommet du volcan jusqu'au bord du cratère
Je chante à mi voix en frappant des morceaux de bois durci au feu
Je danse pour toi, je danse pour nous, je danse pour demain
Je danse pour les oiseaux perdus et les rivières de boue
Je danse pour l'instant qui vient et la lumière qui s'éteint.
Je suis celui qui n'a plus de nom
Je suis celui qui mange les herbes
Je suis celui qui n'a plus de larmes
Je suis celui qui parle aux arbres
Quand vient la pluie je plante les graines
Je suis celui qui attend
Quand les fruits seront murs, je cueillerai
Je suis celui qui a le temps
Quand le moment viendra, je serai prêt
Je suis celui qui veille
Quand le vent, quand le sel ,
Je suis celui qui rêve 
Quand les pierres, quand la neige
Je suis celui qui reste
Quand la nuit, quand l'aurore
Je suis des collines roses.




jeudi 8 octobre 2015

SCRIBULATIONS au Salon de la revue, ce week-end à Paris - Et "Pas de Pardon" à SAILLANS dans la Drôme Samedi 10 octobre


Pour ceux d'entre vous qui habitent Paris ,
J'ai le grand plaisir de vous informer que 
"Scribulations" 
Sera de nouveau présent au salon de la revue
Qui se tient durant tout ce week-end prochain 
à la halle des Blancs manteaux .


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il se trouve  que, 
Poussée,encouragée et cornaquée
 par mon amie Laure 
de
qui contribue déjà depuis plusieurs années 
à ce  beau recueil de nouvelles,
J'ai l'honneur d'avoir eu
deux de mes petites histoires
retenues et publiées 
dans cette édition 2015!!

-Cinéma-poissonnerie
et
-Chaussure à son pied



Afficher l'image d'origine 

 Pour ceux qui ne peuvent se déplacer
mais qui seraient tentés de découvrir ..
vous pouvez commander 
et recevoir facilement "Scribulations" directement chez vous
 en contactant par mail,
 l'initiateur de cette aventure collective
Le fantastique Jean-Marie Dutey ,
Infatigable écrivant lui aussi ,
mais surtout
 Grand Magicien mobilisateur d'énergies créatives!



 Bien plus au Sud,
A Saillans en Drôme,
C'est le copain Michel Fontaine
qui vient se glisser
 dans le festival bien nommé


dédié au Polar ;

Avec son épatant Photo-roman Théâtre


dont je vous avais abondamment chanté les louanges 
cet été
Lors de son passage en Avignon.

Si vous êtes dans les parages n'hésitez pas!!
Vous m'en direz des nouvelles!!

Cie DE LA CYRENE _PHOTO-ROMAN_ REF 1437








Voilà de quoi se distraire ce week-end .
du nord au sud!!

 
Pour ma part 
je reste au chaud 
Je soigne ma voix
Le chat est de retour
La vie est belle.
je me tais.









samedi 21 février 2015

La jupe de ses rêves








C'était dans un tas .

Le vide-grenier du Samedi bravait le crachin et il n'y avait pas grand monde sur la place . 
Elle passait comme ça , histoire de dire.
Elle ne pouvait pas s'en empêcher , la fouine c'était pour elle comme une friandise , pas besoin d'en rajouter .
Ses étagères et cintres étaient pleins de ces vêtements improbables , sans style particulier, qu'elle avait achetés 1 ou 3€ maximum, juste une couleur qui lui avait accroché l’œil au milieu d'un monticule en vrac . Certains étaient devenus fétiches , indispensables , d'autres attendaient les kilos en moins , ou une occasion spéciale , 
mais le meilleur du lot était ce blouson d'homme Levis super abîmé aux poignets mais collector à fond.
Tout l'hiver sur son dos .
Quand on commence à fouiller du bout des doigts , à tirer une manche , soudain les trucs du dessous émergent c'est magique et là : CRASH!
le velours pourpre d'une veste hélas trop petite ou le coton épais d'une robe vieillotte pleine de petites pressions.
 Alors on s'y met vraiment , on pose son sac , on s'accroupit posément malgré la pluie qui commence . 

Une jupe.

Elle ne met pourtant jamais de jupe.
Pas ce genre là du moins .

Une jupe de patineuse .
Il manque un bouton.

La taille élastique 
Mais ça sera trop petit c'est évident
Et pourtant.
Elle trouve dans sa poche 1€.

Les rêve n'ont pas de prix.

Elle va se servir enfin du vélo elliptique que son fils lui a installé dans la chambre du fond .

Avec un collant en laine framboise et les boots noires  , la jupe serait...

Elle aime les chips , ça ne va pas avec l'esprit elliptique

 En fait elle est toujours en pantalon
D'ailleurs , celui en velours rouge magnifique qui lui va super bien malgré les 5 kilos à perdre, elle l'a trouvé comme ça , sur un tas , pareil pour le jean Mango , elle a du simplement sortir sa machine à coudre pour raccourcir un peu et faire joli avec une surpiqure .

Alors franchement cette jupe...

Il doit y avoir un truc , forcément
Elle a du appartenir à une fée

C'est un signe
Elle croit aux signes

La fée des montagnes qui glisse pleine de grâce sur le lac gelé,
Le crissement des patins étincelants
Une jambe tendue , les bras arrondis .
la courte jupe bleue avec tous ses boutons dorés.
Pas un ne manque .

Elle a lavé la jupe 
Demain elle ouvrira sa boite à boutons 
Et remplacera l'absent.

Alors La fée viendra . 



vendredi 10 octobre 2014

11 et 12 OCTOBRE 2014, Entrez dans notre atelier ....




Vincent et moi-même 
vous invitons non stop
de 10h à 18h30,
Ce week-end,Samedi et Dimanche
à l'occasion du parcours-visites  organisé par la MAPRA






 Vous pouvez trouver la liste de tous les participants sur le lien ci-dessous:


pour cette occasion
j'ai réalisé une nouvelle série de monotypes en noir et blanc,
à l'acrylique
sur papier
de formats 
-carré 24 X 24
-rectangulaire 23,5 X 35 
dont voici un petit aperçu.
 













Mais vous pourrez aussi voir ou revoir
mes autres travaux en couleurs
sur toile , bois et papier.




Vincent-Chopeur d'image
  vous fera découvrir ses dernières créations
 photo-graphiques











Au fil de ces deux journées
 nous vous accueillerons  
avec grand plaisir!

Que la pluie annoncée
 ne vous fasse pas renoncer à une ballade !
Nous aurons bien sur de quoi vous réconforter:
Thé ou autre boisson plus roborative,
petites choses à grignoter
Salées ou sucrées!

A bientôt!









mercredi 29 mai 2013

Petite histoire pour Christian



 
 photo : Christian Cazals : courrier secret et petit sac rouge.....


" Le soleil la couvre d'un halo parsemé d'étoiles, c'est une enveloppe lumineuse, un chant fait d'éclairs, et son courrier, ses mots de tendresse font que le sac s'entrouvre. Pourquoi ne pas y plonger notre main?"
Christian Cazals sur "Miscellanées 2"


 Ayant lu ce court poème accompagnant la photo évocatrice,
j'ai laissé mon imagination broder un commentaire en suspens..


 ////////////////


  Ce petit sac rouge offert au hasard d'une promenade,
 dans cette ville éblouie de soleil,
 Elle l'avait toujours gardé , sans l'égarer , 
même après plusieurs déménagements .
  Elle y avait retrouvé , il y a deux jours à peine ,
Plié serré , dans la poche intérieure ,
un petit papier très fin , bleu pâle ,
 Avec ces mots griffonnés presque effacés :
 Rendez-vous Samedi à 17h, au café "Sergio" . 
 C'était en quelle année déjà??? 
Songeuse, elle avait lissé le billet doux et l'avait caché entre les pages du livre posé près du canapé , 
 Rouge lui aussi.

Aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, 
elle avait toujours aimé le rouge ,
Tous les ROUGES , 
Avec une préférence pour celui,
 flambant et pulpeux ,
De la cerise éclatée entre les dents au bord des lèvres.

Ainsi éparpillée de pensées légères,
 elle traversa la ruelle et entra au bureau de poste.

La pluie avait cessé enfin ,
 le ciel essuyé tout bleu ,
Souriait , ses nuages enfuis.


vendredi 15 février 2013

La commode au visage










Ce n'est qu'au matin , la lumière pâle de l'hiver filtrant à travers les rideaux , que je découvris ce visage sculpté dans le bois.
La commode me regardait , tandisque je m'étais accroupie pour récupérer l'une de mes chaussures sous le lit.
De chaque côté, 
Deux visages sans corps.
J'avais dormi un nombre incalculable de fois dans cette même chambre sans remarquer l'étrangeté de ce meuble .
Et , du reste , jamais nous n'étions restés assez longtemps pour avoir nécessité d'utiliser les tiroirs pour y ranger nos effets.

Tout restait dans la valise.
Peu à peu , une dispersion anarchique régnait  ,
 et des empilements vacillaient ça et là.
il fallait chaque jour fouiller un peu plus pour trouver enfin le gilet coincé derrière la table de chevet.
le désordre augmentait jusqu'à l'échéance du départ .

Les deux filles du roi
figées pour toujours .
souriant vaguement
l'air lointain.

Leurs robes damassées , brodées de fils de soie rouge 
bien pliées dans le premier tiroir.
Avec leurs fines chemises aux dentelles jaunies.
Et la petite boite au fermoir brisé 
Contenant les bagues .
Glissée dessous, tout au fond.
 
 

 

jeudi 29 novembre 2012

L'affaire est dans le sac..



On lui avait bien dit 
De faire gaffe
Le sac est trop lourd,
Il aurait mieux valu prendre la malle poste du matin.
Mais il n'a voulu en faire qu'à son idée
comme d'habitude.
Résultat:
Se retrouver en rade dans un endroit isolé.
 Avec ce fardeau .
La charrette , une roue cassée,
Basculée dans le fossé
Le cheval enfui
Au triple galop 
Sous la voûte sombre des arbres touffus
Et la nuit tombée 
Sur leur équipage bancal:
Lui le rouspéteur aux petits pieds
Et l'autre ,
Ce grand donneur de leçons ,
La tête farcie de ses phrases bateaux 
Qu'il déroulait comme un chapelet 
Tandis qu’ils s'efforçaient à eux deux,
 de tirer trainer
 Ce fichu sac 
Jusqu'au croisement de la route des collines
Avec celle de la forêt  .






 Le croisement est matérialisé par un poteau de bois
Peint en blanc
Terminé tout en haut par une boule.
Ils y appuient en soupirant
Leur chargement .

Sans doute , avec le soir ,
Passeront bien au moins les attelages des  fermiers du Haut.
"Le Haut", 
Ce sont les terres lourdes qui s'étendent 
Sur le plateau 
Tout près des ruines gallo-romaines.
Deux ou trois maisons disséminées au milieu des champs de maïs.

Il se souvenait encore de certains après- midi frileux 
Passés avec sa grand-mère
Sous un ciel bas et glacé
A glaner les épis oubliés après la récolte .
Leurs pas attentifs entre les rangées coupées,
La sensation qui roule sous le pied  
Le jaune orangé triomphant
Des grains brillants
Surgissant de l'épluchage ,
Le grand panier jeté dans la carriole.

La descente dans la vallée 
Dans le parfum des feux de branches au bout des parcelles.
La fumée se mêlant au brouillard.
L'âne balançant ses oreilles douces.
 






Mais c'est un autre temps que celui-ci.
La nuit s'installe
Avec l'odeur des feuilles mouillées
Et l'autre ne lui a finalement jamais dit 
Ce que contenait ce précieux sac  ..

"C'est mon affaire!"

Lui avait il grommelé ,
Au moment du départ .




lundi 2 juillet 2012

FESTIVAL du PETIT LIEU à SETE



L'AVENTURE COMMENCE DEMAIN.....


                      « Le Petit Lieu  fait son Festival"

                    3-4-5-6- juillet  à 20H30
                      
                             RENCONTRES
                            
                                Musique-Textes-Danse

         
 


Josy Corrieri danseuse -comédienne  invite Agnes Balaÿ plasticienne -musicienne et conteuse  et Jaques Wegner musicien   à entremêler leurs univers

                   4 soirées  toutes différentes où ils vont  inventer de courtes pièces …
      Chaque jour le  spectacle -interactif - sera suivi d’une  petite collation dans la rue de Tunis
                                      vous pourrez partager  avec eux ces moments

Mardi :« Parlez-moi d’Amour» - Récits de rencontres amoureuses et vous ? racontez vous !!!

Mercredi : « Les Heures Perdues »et « la Boutique des Rêves » histoires illustrées par la musique et la danse …

Jeudi : « Son Autre » Danse et atelier public sur le  Deux 

Vendredi : invités suprise !

                                                      TARIF : 8 euros la soirée

       réservation très conseillée -nombre de places limitées -(tarifs dégressifs si plusieurs soirées)

Contact :
Josy.corrieri@club-internet.fr
06 20 71 57 42  
Le Petit Lieu
23 Rue de Tunis
34200 Sète


mardi 13 septembre 2011

L'écho du piano

A la faveur de la nuit, la lecture d'un texte accompagné d'un magnifique tableau , sur un blog ami :  
LE BLOG DE FRANKIE PAIN
vous plonge soudain dans état second et insensiblement, vous écrivez sans réfléchir,les mots surgissent, happés par l'image qui devient le décor central du scénario qui défile dans votre tête..


Nicolas de Staël



.......Écouter jouer le piano un peu désaccordé : Une mélodie envoûtante soutenue par les notes graves de la contrebasse .
Il tenait l'archet de la main gauche , je m'en souviens , et tandis que je laissais mes doigts glisser sur les touches, je levais la tête malgré moi , au début de chaque phrase musicale afin de croiser son regard farouche .


Je savais qu'à la fin du morceau, il quitterait le salon pour aller fumer une de ses infâmes clopes roulées au bout de l'allée du jardin . Le bruit de ses pas lents sur les gravillons me parviendrait par la porte fenêtre largement ouverte sur la douceur de la nuit.
Je resterai assise sur le canapé gris et blanc, en l'attendant.
Je ne suis pas à la hauteur, je le sais depuis longtemps : Mon toucher manque de souplesse, et le caractère de notre relation ne facilite pas les choses. J'ai toujours la sensation d'être à la traîne , je ne comprends toujours pas ce qui a motivé sa décision de me demander de jouer avec lui pour son prochain concert à Genève..
Trop rapidement, je lui avais dit oui, complètement submergée par l'admiration que j'ai pour lui, mais aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'il regrette son choix.
Clémence Chopart aurait été une interprète plus fiable , c'est d'ailleurs elle qui était prévue au départ.
Mais entre temps, il était allé manger au Restaurant du Parc , un Dimanche d'été, juste la semaine où j'avais été engagée pour l'ambiance.. Je n'ai jamais craché sur la possibilité de me faire quelques dates .
Il s'était assis à la table la plus proche.
Je jouais à ce moment un air léger et j'avais senti son regard sur ma nuque comme une caresse.


Il m'avait ensuite invitée à prendre un verre.
La suite avait eu la saveur des histoires auxquelles on ne veut pas croire mais qui vous arrivent alors qu'on n'attend plus rien.
Maintenant , j'entends les pas sur le gravier , et j'ai peur.