Je ne regardais pas le match hier soir, crevée, couchée assez tôt après tricotage devant polar mollasson. aussi , j'ai mis quelques minutes à appréhender vraiment ce que j'entendais , éberluée, sur France Inter en préparant le petit déjeuner..
Maintenant, les commentaires se succèdent , la parole en cascade après les actes affreux , les spécialistes ,et nous autres , la foule des témoins abasourdis , proches ou éloignés de cette situation de guerre interne déclenchée à nouveau ? Charlie est encore tellement à vif dans notre mémoire.
Que dire , que faire?
Pour ma part , je n'ai aucun avis éclairé sur la question et je me garderai bien d'ajouter au brassage de blabla ( n'est-ce pas d'ailleurs ce que je suis en train de faire..) qui ne fait qu'amplifier la mousse .
A mon très petit niveau, local, rural , privilégié et protégé , je ressens essentiellement un accablement profond car ces attentats sanglants vont susciter à nouveau une défiance accrue de la part de la masse anonyme des "Français de souche franco-française " à l'égard des autres , vous voyez bien qui.
Et ça , j'en ai l'estomac carrément retourné:
Je travaille depuis plus de quinze ans dans un quartier classé en ZEP , en y apportant la musique de tous horizons et de tous styles ,chansons , jeux instrumentaux aux enfants et aussi aux enseignants passionnés et investis dans cette école où j'adore aller .
Alors, j'ai des frissons en me demandant comment les enfants vont ressentir ces évènements .
Quelle image mentale vont il intégrer de ce qui vient de se passer , où est le bien où est le mal?
Quels discours vont il entendre et devoir absorber et digérer chez eux , en classe , autour d'eux , dans cette petite ville du déjà Sud , très cool , et même plan-plan , mais où pourtant le FN fait à chaque scrutin , des scores inquiétants....Comment vont ils vivre le regard posé sur eux et leurs familles .
J'aime ce quartier, ces enfants , ces femmes , ces grands jeunes adultes que j'ai connus petits .
Nous vivons tous ensemble ici , et c'est ce qui est bon et beau .
La société est une mélange des saveurs et des cultures.
Deux témoins
un poète et un musicien
Adonis
et
Abed Azrié
dont les voix courageuses
sont un réconfort