En cet après-midi humide,
Alllaient ,broutant l'herbe rare,
Deux amies ,femelles équides,
L'une fauve,l'autre à la robe de brouillard.
La plus âgée des deux,or donc la plus sage,
Scrutant le sol boueux d'un œil critique ,
Songeait que ce maigre pâturage
Ne pourrait guère nourrir le moindre moustique.
"Hu dia ! ma commère!"
Apostropha-t-elle sa compagne de pré,
" Voyez-vous encore quelque pissenlit à brouter?
J'ai l'estomac qui crie misère!"
Les deux juments alors s'affairent,
A la recherche du moindre débris encore vert,
L'ancêtre claque la langue de dépit,
Lançant des jurons à sa jeune amie !
Celle-ci , également affamée
Reste pourtant paisible face à cette furie,
Car elle sait que leur maîtresse bien-aimée,
Viendra tantôt leur apporter un picotin bien fourni.
Mais rien n'y fait! elle s'éloigne alors de la harpie,
Qui ,outre la langue , lui montre aussi les dents,
Poussant à présent de monstrueux hennissements,
Propres à glacer le sang d'éventuels ennemis...
ÉPILOGUE:
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Au saut du lit ,le lendemain,
La stridente sonnerie du téléphone : courroux des voisins.
Dans les vignes dépouillées de raisins
Batifolent pourtant néanmoins,
Nos deux charmantes cavales,
Ayant nuitamment franchi le val.
"Oyez! Oyez! , belle Ermeline,
Accourez céans , mener au bercail,
Vos deux montures,fieffées coquines,
Et de grâce donnez leur copieuse mangeaille!"
MORALITÉ:
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Faim de jument
Requiert
Foin consistant.
Photos: V. B.
... et la vérité si jument ! :~)
RépondreSupprimerUne bien jolie fable-reportage photo !
Ah ah a, moi je les comprends !
RépondreSupprimerDans les vignes je trottine sans attendre du foin tout coupé, eh éh hé !
Foi de tortue légère chapoté, oyé !
beau reportage!
RépondreSupprimer(et je préfère mon chat: qui fait tomber sa "gamelle" -il mange en hauteur - obtenant le son sec et brut qui correspond à l'ampleur de son apêtit) avec pour effet une sortie de lit ultra rapide.
bonjour Sylvie!
RépondreSupprimerquel chat astucieux!
les nôtres ( Ombrelune,une fille chartreuse et Shalimar un tout noir robuste) mangent dans des pièces séparées ,à cause des crêpages de fourrure toutes griffes sorties , mais sont assez patients et s'adaptent à l'heure de lever de leurs maîtres...
quant à ces juments , elles ne nous appartiennent pas mais sont en pâture dans nos prés , offrant leurs belles silhouettes à notre admiration.
Mais en ce moment , les pauvres , elles ont certainement un peu froid ,quoiqu'en dise leur propriétaire ...
Belle fable.
RépondreSupprimerJe vous souhaite également une année radieuse et créative.
On ne s'ennuie pas dans les prairie croukougnouchables...
RépondreSupprimerOn y invente de savoureuses fables
que le grand Jeannot
spécialiste des loups, des agneaux, des maîtres Renard et autre Corbeau,
aurait pu écrire sans peine
en buvant l'eau de sa fontaine...
Chapeau (de laine), Croukougnouche!
Mon ami Pilou, âne de grande classe,robe grise avec reflets,est toujours le but de mes promenades. Parfois il saute la barrière et trotte sur le macadam en poussant des braiments.
RépondreSupprimerSon maître a cru bon de lui adjoindre une jeune jument du nom de Bali, belle arabe en diable, à moins qu'elle ne soit le diable. Car... Hum! ça trotte...