vendredi 2 juillet 2010

La vallée qui chante


 extrait

Derrière l'église, un chemin creux , encaissé entre de hauts talus , conduisait à la campagne . Des branches chargées de fleurs roses le couvraient d'une voûte embaumée, et Tabitha s'y élança aussi prestement qu'un plongeur bondissant dans les flots.
" Mais cette route ne va nulle part , objecta Job, sinon à la vieille carrière abandonnée depuis plus de cent ans. "
La petite fille ne répondit pas. Elle courait en avant avec Mignon ; 
Job, chargé d'escargots et de rhumatismes , avait peine à les suivre .
Comme il l'avait dit, la route menait à une vieille carrière abandonnée , enfouie sous les chèvre-feuilles, les clématites, les sorbiers et les églantiers .
Digitales et fraises des bois y croissaient en leur saison ; ce lieu plein de suavité et de mystère était un vrai paradis pour les enfants . Jamais des grandes personnes n'en auraient découvert l'entrée , quand même elles se seraient avisées d'aller de ce côté et Job lui-même , arrivé au bout du chemin , ne vit d'autre issue qu'une haie d'aubépines à travers laquelle Tabitha et Mignon venaient de disparaitre. 
Job hâta le pas et fourragea dans les aubépines avec le pot aux escargots .
A sa grande surprise elles s'écartèrent aussi doucement qu'un rideau de velours , découvrant un étroit sentier qui menait à une clairière profonde comme une coupe , toute bruissante d'une musique enchantée qui sourdait de ses vertes profondeurs comme le son des cloches englouties sourd à travers l'océan.
Pendant un instant, Job demeura au bord de la clairière , ensorcelé par le chant des oiseaux, le bruissement du ruisseau et une claire voix d'enfant qui chantonnait au loin . Ce n'était pas la voix de Tabitha ,mais celle d'un jeune garçon qu'il lui sembla reconnaitre .
Tout doucement il avança, sans avoir conscience de marcher : il lui semblait s'enfoncer , sans bouger , jusqu'au cœur même de la paix .

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9 commentaires:

  1. "Jamais des grandes personnes n'en auraient découvert l'entrée", j'adore, même si je ne suis pas tout à fait d'accord, si on garde notre âme d'enfant on peut trouver l'entrée de lieu comme celui-ci... ce texte est magnifique... dans ma bibliothèque j'ai un livre d'E. Goudge, "Le jardin de Belmaray", je me disais que justement cet été ça serait bien de le lire...

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  2. je ne connais pas "le jardin de Belmaray".. ! pourtant , à une certaine période , beaucoup + jeune ,j'étais une vraie accro d'Elisabeth Goudge et je pensais avoir lu tous ses livres ... je vais chercher à me le procurer ou à l'emprunter..

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  3. J'ai vérifié c'est bien ce nom là: "Le jardin de Belmaray", mais il y a un autre livre d'elle dont le titre me fait rêver c'est "La colline aux gentianes",je l'ai vu l'autre jour à la librairie et je crois que je vais retourner y faire un tour, car le texte que tu as publié me donne vraiment envie de découvrir son univers, tu l'as lu ?

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  4. oui, "la colline aux gentianes" est très bien , je l'ai lu il y a très longtemps , mais j'ai surtout une grande affection pour:
    "le pays du dauphin vert"
    "l'auberge du pèlerin" et
    "La cité des cloches"
    "l'appel du passé"
    il y a toujours dans ses livres une dimension proche du fantastique , issu de la proximité avec l'enfance qui établit des liens naturels avec l'invisible .
    La nature est toujours omniprésente et décrite avec beaucoup de poésie et de lyrisme..
    tous ces livres m'ont été proposés en lecture il y a bien longtemps, par mon père , qui aime beaucoup Elisabeth Goudge qui curieusement est cataloguée , il me semble comme auteur "pour filles"!!

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  5. Quelle belle surprise.
    La vallée qui chanté était mon préféré des préférés. La couverture du mien était toute verte. Je les ai comme toi presque tous lus entre douze en quinze ans. Ils ont disparu de la bibliothèque familiale, ne sont pas à la bibliothèque municipale... alors quand je vais à une feria je regarde toujours si j'en trouve un !

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  6. Tanakia:
    Bienvenue à toi!
    Je suis toujours charmée de rencontrer quelqu'un qui connaisse Elisabeth Goudge qu'on ne lit plus guère et qui remplit de délices mes lectures adolescentes ( je relis certains de ses livres avec toujours autant de plaisir)

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  7. Oh! tu me donnes envie de la relire...j'en ai quelques uns d'il y a longtemps et je cherchais un "livre de vacances"
    merci
    P.

    Bings, approuve Google!

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  8. Au loin la verdine

    Lentement elle chemine

    Casse-toi vermine !

    (à propos de la photo représentant une roulotte)

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