gouache acrylique -pastels secs Agnés Mottelet 2010
Il arriva assez essoufflé en vue du pâté de maison qui abritait son logement. Il tâtonna pour extirper ses clefs de sa poche de veste , et , ce faisant , tressaillit en voyant ses doigts terminés par des ongles amincis et aigus .
Il n'échapperait donc jamais à cette terrible pathologie familiale.. Il monta l'escalier à grand peine , étourdi à présent par un malaise confus. Une fois la porte refermée , il se jeta dans le fauteuil de vieux cuir craquelé et ferma les yeux. toutes ces années d'errance , de changements successifs de lieu , de travail , pour échapper à lui-même , tout ça pour rien ...
Il posa ses mains bien à plat sur les accoudoirs , et sans y penser , se mit à plier et détendre ses phalanges, dans un mouvement instinctif de bien-être tandis qu'un ronronnement très doux montait de ses lèvres entr'ouvertes..Une chaleur réconfortante commençait à l'envahir et il se laissa porter par les rêveries imprécises qui , chaque fois le ramenaient à son enfance.
il n'avait pas connu sa mère, on lui avait dit qu'elle avait contracté une terrible maladie juste après sa naissance , qu'elle en était morte . Son père , personnage dont l'image était restée très floue dans ses souvenirs, avait très vite disparu de l'autre côté des mers et l'on n'en avait jamais plus entendu parler..
Il n'avait jamais su quel était son métier , mais des objets étaient restés dans la chambre de la maison familiale : une brosse au manche d'ébène , un petit couteau de poche , une flute exotique au son plaintif et la photo d'un très beau chat couleur de fumée. Maigre héritage à vrai dire!!
Ses grands parents maternels l'avaient élevé avec affection mais étaient restés évasifs à chacune de ses tentatives pour en savoir un peu plus sur ses parents.
A partir de son adolescence , il était devenu plutôt taciturne , et ses nuits étaient devenues de plus en plus courtes : il avait beau s'endormir facilement , un déclic le mettait sur son séant bien avant l'aube , un besoin irrépressible de sortir , sentir l'air et les odeurs nocturnes sur son visage . il marchait ainsi jusqu'au jour , arpentant les sentiers de la forêt voisine .
Maintenant , il avait très sommeil .. il se laissa aller , appuyant sa tête sur le coussin ..
Par la fenêtre ouverte , la rumeur de la ville montait comme une musique incertaine.
Dans la rue , un groupe passa , la petite fille tourna la tête " oh ! regardez ! le gros chat perché sur la fenêtre , on dirait qu'il nous sourit!!
Fevrier 2010
Agnès Balaÿ-Mottelet
Des couleurs éclatantes à la Van Gogh, des formes et des idées géniales à la Croukougnouche: de quoi faire de beaux rêves...
RépondreSupprimerDommage, c'est déjà fini!
Dis, tu veux bien nous raconter une autre histoile, s'il te plaît?
Excellent !
RépondreSupprimerVoilà qu'après les transformations de Shalimar, nous avons les "cat people"...
Formidablement bien raconté, en tout cas ! Bravo !
Peut-être le héros est-il le fils d'un chat-man et d'une siamoise ? En tout cas, la chute (sur ses pattes) était très inattendue et j'en miaule de plaisir ! :~)
RépondreSupprimermerci les amis!!
RépondreSupprimerCroukougnouche s'en va quelques jours en vacances sous la pluie!! les histoires attendront ! à bientôt!!
Je vous livre un secret :
RépondreSupprimerCroukougnouche aime faire lisser son poil d'acajou sous la pluie. La nuit elle se glisse aussi dans ses toiles, se frotte à ses pinceaux et ronronne. Oui, comme cela, oui. Vous le saviez, n'est ce pas...Attention ce ronron est contagieux, je crois !
Un ronronnement de plaisir
RépondreSupprimerà la lecture de cette nouvelle !
Le chat-garou est là
regardant de ses yeux d'amandes
les lueurs de la nuit !
Une envie de caresser
sa bonne tête....
Connais-tu le livre
"la ronron thérapie "
de V Aîache ?
Bonnes vacances
Allons Alice : un chat qui sourit ? Tu n'y penses même pas, pourquoi pas un jeu de cartes qui se mettrait à parler ?
RépondreSupprimerJe relis seulement maintenant les tous derniers commentaires.. merci à vous...! bises!
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