Voilà....
L'accordéon rangé
la robe verte accrochée..
Le pantalon rouge plié,
Cendrillon/Croukougnouche rentre du marché.
Et dans cette pièce tapissée d'objets ,
La chaleur est presque étouffante après ces 4 heures passées en plein vent:
La météo catastrophe ayant fait renoncer nombre d'exposants,
Ceux qui,courageux et optimistes ,ont installé leur étal au long de la promenade sous les platanes au bord du Rhône,
Ont lesté de lourdes pierres l'arrimage de leurs parasols et éventaires.
A une extrémité , un artisan fabriquant des bougies en cire d'abeilles sculptée ,
A l'autre bout , un producteur de tomates ( entre autres, une espèce très rare ,dite "des Andes"!) propose du coulis de "Cœurs de bœuf" dans des bouteilles de verre transparent.
Au milieu s'étire un chapelet discontinu en raison d'énormes flaques laissées par le violent orage de la nuit et de la pluie du matin.
Pognes de Romans incrustées de pralines,
Chaises restaurées tapissées et rembourrées,
Tableaux et objets peints,
En face, une jeune fille propose la confection d'atébas ( tresses africaines mêlées de fils de laine de couleur),
Puis , des bagues et des colliers ,
Toutes sortes de bonnes choses à boire ou à déguster avant d'acheter:
Crus locaux , blancs ,rouges , rosés , secs et doux ,
Saucissons , terrines d'escargots ,
Fromages de chèvre à tous les stades de l'affinage,
Fruits rouges et sorbets , crème de marron ,
Melons , pâtés de campagne aux lentilles ,aux pois chiche etc..
Et moi, débarquant au milieu de tout cet assortiment,
Chargée de créer une ambiance conviviale et joyeuse
Pour faire fuir le mauvais temps,
Arpentant cette longue allée , dans un sens ,puis l'autre ,
Sans me décourager..
Ce fut très étrange , mais chaleureux malgré tout,
Les artisans et producteurs gardant sourire et bonne humeur.
Le public plutôt dispersé en raison de l'annonce des risques d'averse ,et des autres animations dans les villages voisins ( à cette période c'est une surenchère inévitable , surtout veille de 14 juillet!)
Mais , le soir tombant , il s'est installé une ambiance presque irréelle,
Les rafales de vent , les sombres nuages roulant dans le ciel...
Sur le Rhône , tandis que je jouais près du muret,
J'ai vu arriver et accoster sur l'autre rive plusieurs frêles esquifs :
des canoés rentrant à bon port après la descente depuis Viviers,
J'ai soudain imaginé de voir toute l' assemblée disparate des marchands embarquer sur les eaux du grand fleuve ,et moi avec eux.
Comme dans un film d'Emir Kusturicka, une longue barge éclairée de flambeaux , nous aurait emportés ,
Assis sur les belles chaises capitonnées ,
Parés de colliers et de bagues ,
Coiffés de hautes chevelures tressées,
Trinquant et festoyant avec toutes les savoureuses victuailles sous les parasols assemblés en un dais majestueux,
Tout le marché nocturne ainsi emporté au fil de l'eau
Jusqu'aux portes d’Avignon , pour y jouer un impromptu ,
Et descendre encore plus loin,
Échouer dans les sables de la Camargue
Au milieu des chevaux sauvages...
Ces rêveries ont donné un ton emporté et mélancolique à ma manière de jouer , et je n'ai plus fait attention à la fraicheur humide
Ni à l'intense fatigue de mon bras gauche côté soufflet..
J'ai continué à jouer jusqu'à ce que les participants commencent à rassembler leurs merveilles.
Alors , dans la nuit ,
Le voyage a pris fin,
J'ai rangé l'accordéon dans sa boîte,
Et retrouvé le chemin des collines.
Il n'est pas tombé une seule goutte.
On voit tout, et c'est beau ton scénario. Bon repos du 14 !
RépondreSupprimerAccordez accordez à... L'accordéon
RépondreSupprimerAccordez l'aumône à l'accordéon...
bises aux deux visiteurs du 14!
RépondreSupprimerEffectivement, je repose mon bras!
Au son de l'accordéon je t'ai suivi, quelle merveilleuse ambiance !
RépondreSupprimerChère Stéphanie:
RépondreSupprimertu aurais été gelée , au vu des promeneurs emmitouflés, j'espère que ce sera mieux le 3 aout , avec plus d'exposants et de public et un temps plus clément.
Bravo ! Comment rendre magique un moment qui aurait pu être une sacrée galère. merci pour la petite musique de courage et de bonheur.
RépondreSupprimerbonjour Anne,
RépondreSupprimerMerci pour tes encouragements!
J'imagine la grande barge d'Emir Kusturika allant s'amarrer sur les quais du rhône et la musicienne solitaire, à la poupe, laissant filtrer de sa bouche aux lèvres de carmin, une chanson d'amour.
RépondreSupprimerLes papes n'en reviendraient pas étonnés par tant de bonheur épanché.
Et Jean Vilar qui bouillonne dans sa tombe et les amis disparus.
Merci Agnès pour ce beau texte...
Merci de ton inventaire poétique de ton jour de marché, on y est on a les frisons sur les bras d'imaginer , ceux peureux du mistral on prit la poudre d'escampette quand on sait les jour de préparation et la nécessité de payer un peu tous ces gestes la douleur de ton bras à la fin on ne sait (je rigole) si c'est de nous avoir peint cette journée où jouait je blague , et jongle avec tes mots.
RépondreSupprimermerci de ta visite.
J'AI L’IMPRESSION QUE TA FAMILLE C'Est AGRANDI, je t'embrasse et comme je suis heureuse de te lire
c'est important cette fenêtre sur le monde le monde des merveille du blog
J’étais accroché à la culture des médias , le formatage merci ! c'est là après une journée de petites lectures ;
frankie qui adore tes mots et leur musique et couleur
très belle photo aussi, je voulais vous le dire !
RépondreSupprimerChristian:
RépondreSupprimerMerci pour tes images de voyage dans le temps..
Frankie: Eh oui! je suis une Mamicrouk depuis début février!
RépondreSupprimerLaure:
RépondreSupprimerC'est V. qui m'a flashée au vol :-))
Vous écrivez de beaux mots et j adore l accordéon. J ai déjà tentée d apprendre mais j′ étais pas douée :-(
RépondreSupprimerEn tout cas vous l ′etes!
Je voulais vous faire un petit coucou pour vous remercier aussi pour les beaux mots que vous écrivez régulièrement sur mon blogue, vous m encouragez à continuer.. :-)
Amitiés, Manon
chère Manon:
RépondreSupprimernon , je ne suis pas douée pour l'accordéon, c'est pour celà que je mets en écoute Marc Perrone, qui lui, est un très poétique virtuose.
je joue mal de plusieurs instruments .Merci beaucoup pour la visite en ce jour de pluie;
Un texte magnifique et plein de poésie! L'accordéon et sa plainte lancinante, les bras épuisés de tenir le bastringue, et ce ciel tourmenté, quelle ambiance.
RépondreSupprimerJ'aurais aimé être là.Et je vois que le temps en Vallée du Rhône n'a rien à envier à la Belgique...
Du pur Croukougnouche (en vrai et en mots!) comme d'hab et pour notre plus grand plaisir.
RépondreSupprimerBises d'une mamie Ep' qui a bien profité de son loulou...
Belle journée!
chère Célestine:
RépondreSupprimeroui, comme tu vois , le temps n'est pas génial, même dans notre sud!
Epamin'
RépondreSupprimermerci de ta visite , je vais voir les deux miens de petits Loulous, demain, chez eux , j'y emmène mes parents... donc ainsi 4 générations rassemblées...!
aussi , n'ai-je pas trop de loisir oisif pour bloguer dans les jours qui viennent!
J'étais dans le Sud ce jour-là et c'était en effet "un drôle de temps" !
RépondreSupprimerCe soir-là, nous avons échappé par miracle (un imprévu nous ayant éloignés du lieu où nous logions) à une averse de grêle "monstrueuse" (grêlons comme des oeufs et même plus gros).
Contente de savoir que tu as évité, toi aussi, le pire et que tu y as même trouvé de l'agrément !