jeudi 5 juin 2014

Un air de flûte dans la nuit....








Par son amie très chère, de 96 ans..
Je viens d'apprendre la disparition, le 24 Mai dernier,
De 
UNA RAMOS ,
argentin des hauts plateaux,
Artiste flutiste,
Luthier
Musicien et Compositeur 
Qui connut une grande célébrité dans les années 70-80


 


 V.  le rencontra à cette époque chez des amis ardéchois,
René et Danièle  Soufflard,
Una a d'ailleurs composé "le pont de bois" 
pendant son séjour à St Montan.

Pour ma part, j'ai fait sa connaissance beaucoup plus tard
en 1993, il me semble,
Lors un été à Balazuc où il donnait un stage de flûte
chez son amie Nada Mayereau ,
Dans une maison perdue dans la nature.
Un personnage d'une trempe exceptionnelle,
D'un charme et d'une grâce solaires.

Le matin , il se levait dès l'aurore pour courir dans la garrigue.
Par la suite ,
Nous avons été hébergés chez lui une nuit à Baixas ,
(où il possédait à l'époque une maison de village)
à l'occasion de notre passage à Perpignan  ,
Il avait rameuté une poignée d'amis dans un bistrot 
et nous avons passé une soirée mémorable à boire du blanc et manger des huitres en refaisant le monde.

Il aurait eu 81 ans cette année






De temps à autre ,
 une fois par an,
il nous téléphonait,
Sans se présenter ,
Il entamait 
la conversation d'une voix caverneuse ,
Et s'amusait beaucoup de nous surprendre ainsi
Son timbre était si reconnaissable
avec cet accent qu'il a toujours conservé ...

Nous recevions aussi parfois des cartes d'Allemagne   
Où il continuait à être très apprécié,
Jouant avec le philharmonique de Berlin

L'image d'Una restera toujours pour moi 
associée à cet été ardéchois,
Aux notes limpides de sa kena
 montant dans la nuit  de Balazuc,
A son rire tonitruant,
Sous sa blanche crinière d'indien Quechua



 Par un étrange concours de circonstances,
Il se trouve que ces dernières années,
Nada ayant vendu sa maison de Balazuc,
Trop isolée  pour son grand âge,
le stage d'été d'Una , 
(réunissant ses fidèles amis parisiens qui l'auraient suivi 
au fin fond des forêts, et même au bout du monde)
Se déroulait désormais à Oléron,
 face à l'océan

Et ma délicieuse cousine Riquette,
Aujourd’hui hélas également disparue,
que j'avais eu l'occasion de vous présenter

ICI 
et
  


Avait pu faire connaissance et lier amitié
Avec Le bel et farouche Una,
Ainsi qu'avec Nada,
 elle aussi
 fée espiègle et fantasque !

J'ai su immédiatement que le courant passerait 
entre ces êtres excentriques et passionnés:

Ils ont bu le thé en compagnie des chats et des oiseaux,
Goutant le plaisir de ces moments hors du commun
Où les plus belles rencontres 
se font au gré des fantaisies du hasard ,
Qui finalement n'en est pas un

J'aime à penser  
Que là haut, quelque part
La musique va continuer à nous chatouiller
Les oreilles ..
Écoutez bien  le vent...certains soirs..

 

 

13 commentaires:

  1. J'ai été très touché par ton mail car je me souviens de ces musiques et je fais un grand retour sur ma vie. Bises et amitiés Christian

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    1. Cher Christian
      merci pour ton passage, je suis très honteuse d'être peu assidue chez toi.
      je rentre de deux spectacles à st Montan ( des cm1 et cm2 )
      je te mets un mail ce week-end
      bises

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  2. Cette flûte nous ouvre de grands horizons.

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    1. oui, il y a toujours un souffle très dépaysant dans cette musique
      bon week-end Manouche

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  3. Submergés par la musique amerloquaine, ça fait un bien fou d'écouter autre chose.

    Merci Crouk'

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    1. de rien cher Andiamo!
      c'est toujours l'Amérique, mais celle des terroirs !

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  4. Dans les années soixante dix tous les gens que je connaissais avaient un vinyle d'Una Ramos ! L'américa del sourrr avait le vent en poupe, c'était là que se menaient les luttes contre l'impérialisme yankee, les Quilapayuns remplissaient les amphis, perso, comme argentin, je préférais la guitare envoutante et la voix rauque d'Atahualpa Yupanqui. En 73, Pablo Néruda, poète chilien ami de Salvador Allende et Prix Nobel de Littérature meurt peu après le coup d'Etat qui met Pinochet au pouvoir. Je décide de faire un "travail personnel" sur lui, pour le lycée. Mettant un mouchoir par dessus ma timidité maladive, je me rends au Consulat Bordelais du Chili pour interviewer - carrément - le consul. La façon dont je suis reçu me prouve que le grand homme n'est pas du tout mais pas du tout persona grata dans son propre pays :)

    Dans l'An 01, François Béranger surfait lui aussi avec beaucoup d'humour sur la vague hispano-américaine à la mode. Et si l'esprit de ces années là revenait ? On a bien le droit de rêver, non ?

    http://www.dailymotion.com/video/x17u2z0_francois-beranger-nous-sommes-un-cas_music

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    1. oui, moi aussi j'avais un disque du chant du monde d'Atahualpa Yupanki , mais aussi j'adorais Inti illimani dont j'écoutais un album en boucle : celui-ci
      La nueva cancion chilena 2 ,
      je t'enverrai le lien grooveshark sur un mail, car là je n'arrive pas à le coller!
      et bien sur je connais la chanson de Béranger, merci de me la remettre en tête!!
      bravo pour ton exposé sur Néruda
      Et la prochaine qu'on se verra on se fera une petite session folklore nostalgie!!
      bises

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  5. Un hommage émouvant pour ton ami UNA;
    Je suis sûre que sa flûte s'entendra pour tous ceux qui veulent bien prêter l'oreille ce soir et d'autres soirs ***
    bisettes de Vendée
    christyn

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    1. Merci, Christyn!
      passe un agréable week-end , avec je l'espère beau soleil et ciel bleu avec le vent du large
      bises!
      Agnès

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  6. Voici un très bel hommage. Je ne savais pas qu'il nous avait quittés. Avoir su créer, et avoir transmis, quelle belle fécondité.

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    1. Merci pour ta visite !!
      Les artistes ne meurent jamais grâce à leurs œuvres qui continuent à nous enchanter , c'est ce qui est réconfortant ,
      malgré la tristesse..

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  7. Joli billet Crouk, très émouvant. En quelques mots, toute une époque qui rejaillit.
    J'ai écouté en boucle ta proposition musicale, j'ai ressenti une grande paix intérieure.

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Une petite trace de votre passage...Merci pour vos visites !