mercredi 2 décembre 2009
Les heures perdues - 2
Le hall était très sombre et encombré de tout un fatras d'objets empilés à droite du comptoir de réception .
Une vague odeur d'humidité et de vieux parfum d'encens flottait dans les lieux, personne à l'accueil.
Avisant une sonnette à l'ancienne , il la fit tinter deux fois ,puis se retourna pour s'installer dans un des deux profonds fauteuils de velours râpé flanquant une table basse enfouie sous des revues de pêche
et des "VOGUE" vieux d'au moins 10 ans..
Un bruissement le fit sursauter, puis la voix , grave et veloutée : "Que puis-je pour vous?" Il se leva d'un bond , laissant tomber bruyamment la lourde publication sur papier glacé ,dont la tranche lui ruina le dessus du pied gauche.
Retenant un juron, il afficha son sourire de voyageur du dimanche et posa ses deux mains qu'il avait très longues et imberbes sur le bord du comptoir de bois verni.
La réceptionniste ou patronne de cet établissement était d'un abord bien surprenant :en premier lieu , son visage ressemblait trait pour trait au tableau posé par terre ,contre le mur , elle était immense et anguleuse , vêtue de superpositions d'écharpes bigarrées , du moins pour ce qui était visible.
son teint blanc rendait ses yeux presque menaçants de noirceur, tandis que sa bouche souriait , très rouge , en dévidant des phrases de bienvenue " Vous avez de la chance , j'aurais du fermer déjà hier , mais les déménageurs ont eu du retard , ils ne sont pas encore rentrés de leur dernier contrat en province , je peux vous dépanner pour une nuit ou deux , si vous n'êtes pas trop exigeant pour le petit déjeuner ! j'irai chez le boulanger de la rue , il ouvre à 7h , et il me reste du café ..
Si vous voulez, suivez-moi , je vais vous montrer une chambre , vous verrez si cela vous convient."
Elle se faufila derrière l'accueil, et apparut devant lui :
il eu le souffle coupé en découvrant la taille de ses pieds,enchâssés dans de spectaculaires bottines de cuir à damier noir et blanc , dont la hauteur de talons rendait son entrée en scène encore plus théâtrale .
Sa jupe noire d'étoffe luisante découvrait des mollets musculeux et bougeait mollement,tandis qu'elle le précédait dans l'escalier au tapis usé éclairé par des appliques assez hideuses , de faux bouquets de tulipes en verroterie pseudo-Murano.
Sur le palier , elle se pencha vers lui et la masse de ses cheveux se déversa sur son épaule droite : " je suis désolée , mais le confort laisse à désirer , c'est pour cela que nous fermons , mais la chambre 22 , la chambre "de la danseuse" est encore très bien ! venez!"
Il se sentait épuisé ,une sensation confuse de malaise grandissait en lui ,mais il suivit son hôtesse sans rien dire ,au fond du long couloir moquetté de brun poussiéreux .
La clé tourna dans la serrure du 22 et il entra.
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Mmmm... L'ambiance continue de s'installer doucement, j'aime !
RépondreSupprimerQue va-t-il se passer maintenant ? L'apparition spectrale d'un ectoplasme de ballerine ? :~)
C'est un remake de "l'auberge rouge" ? Brrrr...
RépondreSupprimerje na sais pas encore moi-même...la nuit porte conseil...
RépondreSupprimerSi on disait qu'à c't'heure,
RépondreSupprimereh ben, le héros,
il va se mettre de la peau sur les yeux avant qu'il ne lui arrive un tas de trucs plus ou moins fâcheux à différentes heures de la nuit......
Bonne nuit à vous...
Hum, une description très évocatrice, je sens même l'odeur du tapis...J'adore les vieux hôtels. Je m'assois moi aussi sur le fauteuil en velours passé et j'attends, non, je n'attends rien.
RépondreSupprimerFélicitations, là aussi, à LA décoratrice...
Lôlà
L'assassin habitait au 21, mais bon....
RépondreSupprimersacré talent de scénariste !
RépondreSupprimerje suis très jalouse du Shalimar violet ! j'aime bien me balader dans tes liens à droite, merci pour tout je ne peux mieux dire, si que cela continue longtemps !
tu sais ,Mabes , sur Picasa , on peut trafiquer son chat sans douleur et lui donner la couleur qu'on veut, et même qu'il ne s'en rend pas compte et qu'il continue à ronronner, tout noir sur le pouf dans la cuisine..!!
RépondreSupprimerc'est beau la technique moderne, quand même
RépondreSupprimertrès beau ce portrait, c'est celui de la danseuse de la chambre ou de l'hôtesse d'accueil ?
RépondreSupprimertremble pour le héros, la nuit arrive, laissé en plan par son poteau pas fiable,
son dossier précieux va-t-il fondre ou exploser dans un incendie provoqué par la monstrueuse matrone sur ses échasses pour se faire rembourser par l'assurance et avoir un hôtel tout neuf ?
vite la suite....
le "on" a sauté par la fenêtre, il fallait lire le texte avant l'épisode suivant, l'incendie imaginaire (rêvé par une admiratrice de crougnouchoute qui nous embarque avec elle sans nous prévenir de la suite) pour comprendre, ceux qui n'ont pas suivi, réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard...
RépondreSupprimerbon! bon! ne vous affolez pas!!!
RépondreSupprimervous aurez la suite demain je pense !
dormez sur vos deux oreilles..faut pas dramatiser !, elle a l'air réglo ,cette hôtelière , à part le fait qu'elle est un peu "strange" , elle va même lui apporter les délicieux pains au chocolat et les croissants au beurre de "aux délices dorés", la pâtisserie du coin pour son petite dej' , il en a de la chance!!