L' animal est poursuivi,
L'étoffe usée raconte une chasse en pays lointain..
Je l'ai connue drapée sur le grand vieux piano désaccordé,
Cachées dessous , nous écoutions le flot de notes,
Le pied de ma grand-mère sur la pédale, déployait la résonance
Tandis qu'elle jouait
De la musique en cascade ,
L'oreille collée au ventre de bois , le nôtre vibrait de concert.
Quand le silence soudain,
Ses jambes éclipsées
Le couvercle qui claque
Nous émergions échevelées , transportées
Par la magie des sons,
Et c'était l'heure du thé , du goûter ,
Ne pas laisser échapper les tasses si fines ,
si vieilles ,
Nous semblait-il,
Nous retenions une grimace en trempant nos lèvres:
Le thé de chine fumé
Saveur trop étrange pour notre âge,
Mais la brioche ..
Je m'asseyais du bout des fesses sur la banquette
De tapisserie passée,
Et , maladroitement mes mains essayaient de réveiller
Le monde inconnu
Les touches jaunies
Trouver la clé ...
Les adultes parlaient , très loin,
si loin,
apprivoiser
l'envie
le besoin
Le piano....
J'ai gardé la tenture
Quelle jolie facon de raconter, les souvenirs,
RépondreSupprimera lire, avec la musique derriere, j'avais l'impression d'y etre.....
MERCI, pour ce joli moment...
Bonne soirée claire
bonne fin d'après midi!!
RépondreSupprimerje crois que je vais aller boire un thé..
Quel récit vivant, Crouk***, j'aime cette magie-là des mots, simplement alignés mais si expressifs, presque conceptuels, on en capte juste l'essentiel, les cinq sens y sont, les mains qui révèlent aux oreilles les sons, les yeux qui s'arrêtent sur les teintes de la tenture (superbe !), le nez qui apprivoise l'odeur des gâteaux, la bouche enfantine qui appréhende l'âcreté du thé de chine fumé... Très beau souvenir que tu nous fais partager, là... on a vraiment l'impression d'avoir vécu cet instant-là avec toi, merci !
RépondreSupprimerMOna:
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Tu as gardé la tenture... et tous les souvenirs collés dessus. Et le goût de la musique... :~)
RépondreSupprimerA DO RA BLE billet. Un pur régal, avec ces quelques notes. Je vais déjà le relire tout de suite, le savourer.
RépondreSupprimerEt en plus, c'est la marche turque, souvenirs, souvenirs. Après relecture je confirme, c'est un très, très beau billet que tu nous offres avec cette tenture.
RépondreSupprimerTentante cette tenture qui servait de tente pour les enfants sous le piano comme une tentation que le temps dure,celui de l'enfance,dans nos souvenirs.
RépondreSupprimerTendre billet!
je suis toute confusionnée sous vos compliments!!!
RépondreSupprimerbonne nuit à tout le monde !
je ne travaille pas demain ,chouette!
Heureusement que tu as gardé la tenture, belle en plus !
RépondreSupprimerLes pianos chez les gd mères...Ton texte résonne en nous tous. Moi c'était à Ajaccio dans l'immense salon avec son lustre de bal. Et je jouais, jouais à trois ou quatre doigts... possédée.
Bon Mercredi plein soleil : c'est la fête dehors !!
Des souvenirs en forme de conte aux cinq sens !!!!!
RépondreSupprimeron devine les images, la tenture,
le salon, les chuchotements,
la brioche ....
ça s'appelle revivre
ses souvenirs !!!
belle journée
Premier com. : à la trappe !
RépondreSupprimerDes petites touches de nostalgie, semblables aux touches jaunies d'un piano désaccordé.
J'aime aussi énormement votre manière de rapporter les choses, de les écrire.
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire de ce matin, cela m'a fait très plaisir.
C'est toujours sympa d'avoir un texte illustré. Que de souvenirs pour cette tenture! Elle est très jolie en plus.
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